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We were the Mulvaneys (Nous étions les Mulvaney) - Joyce Carol Oates

20 Juillet 2009 , Rédigé par Karine :) Publié dans #Littérature américaine

Présentation de l'éditeur - en partie et dans ma traduction... toute particulière!

"Les Mulvaney ont bénis par tout ce qui peut rendre la vie belle - un père travaillant, une mère aimante, trois fils et une jolie fille.  Ils sont confiants en leur attachement et en leur position dans la petite communauté rurale où ils habitent, St. Ephraim.   Mais quelque chose arrive le jour de la St-Valentin 1976 - un incident qui est banalisé en ville et dont on ne parle jamais dans la famille Mulvaney - qui déchirera la trame du tissu familial... avec des conséquences tragiques."

Commentaire

C'est en retard sur tout le monde que j'ai lu ce livre, pour le club de lecture du premier juillet mais j'ai une bonne excuse: c'est la faute de mes valises!!  En fait, c'est encore pire, c'est la faute de ma compagnie aérienne qui, en plus de nous faire payer environ 3$ le 150 mL de pepsi diet  ou de jus d'orange (dans un vol de 7h), limitait le poids des bagages à 20 kilos et 5 kilos pour le bagage à main.  Ce gros livre a donc dû rester à la maison, sinon je n'aurais pas pu en acheter d'autres, ce qui aurait été triste, non??


J'avais donc pu parcourir plusieurs billets, pour la plupart positifs.  En plus, j'aime les chroniques familiales alors je partais bien enthousiaste et d'une certaine manière, avec beaucoup d'attentes.  Et au bilan?  J'ai beaucoup aimé... mais j'ai eu une grosse frousse après une centaine de pages! 


Premièrement, je trouve que le titre du livre est très bien choisi.  Il veut tout dire!!  Le livre raconte donc l'histoire de cette famille heureuse, parfaite, vivant à High Point Farm, une propriété digne d'un conte de fées.   L'histoire est racontée principalement par Judd, le plus jeune des enfants, qui a idéalisé cette vie familiale qu'il n'a connue que jusqu'à un certain point.   Si j'ai été déconcertée par les passages du « je » au « il » (comme le souligne Catherine, le narrateur devient parfois omniscient en entrant dans la tête et le cœur des personnages), ça ne m'a pas ennuyée outre mesure, étant prise dans l'histoire). 


Cette famille, donc.   La mère,Corinne, est un peu marginale et très croyante.  Le père, Michael Sr, bon vivant, parti de rien et ayant  réussi à se faire un nom dans ce petit village montagneux du nord des États-Unis.   Les quatre enfants : Mike « Mule » Mulvaney, gentil garçon et héros sportif, Patrick « Pinch » Mulvaney, le petit génie, Marianne « Button » Mulvaney, cheerleader, belle, gentille... une « good, Christian, girl » et Judd, le plus jeune.   Les Mulvaney étaient la famille rêvée.  L'incarnation du rêve américain.  Jusqu'à ce qu'il arrive quelque chose à Marianne.  Et que tout parte en vrille. 


Quand je disais que j'avais eu une bonne frousse au début de ma lecture, c'est que j'ai quand même trouvé quelques longueurs, des répétitions, dans la description de la famille parfaite.  En fait, je crois que la maman m'énervait par moments et que c'est pour cette raison que j'ai eu un peu de mal à accrocher.  Par contre, quand j'ai pu voir les personnages séparément, dans la deuxième partie du roman, j'ai été passionnée et j'ai eu du mal à lâcher le livre.  Et j'ai aussi compris pourquoi la première partie, avec ses longues description de ces bonheurs quotidiens dans un lieu de rêve, avec la nature et les animaux pour compagnie.  J'ai été particulièrement touchée par l'évolution de Marianne pour tenter de se reconstruire, d'exister à nouveau.  Le personnage de Patrick est aussi intéressant et j'ai eu de la peine pour Judd qui, trop jeune, est un peu en marge et connaît relativement peu ses frères et sœurs.   J'ai trouvée très juste la description des sentiments humains dans leur complexité, leurs teintes de gris.   Parce que personne n'en sortira indemne. 


J'ai été horrifiée par la réaction de la communauté, horrifiée par la réaction des parents (le père comme la mère), même si on sait que c'est la souffrance qui cause tout ça.  J'ai vu le rêve partir en miettes, impuissante et à la fois tellement triste.   Et, fait à noter, ça fait deux livres de suite (l'autre étant « La voix du couteau »  - je sais, l'ordre de publication de mes billets est lééégèrement désorganisée) où je m'émeus pour un animal...  Venant de moi, ça mérite d'être souligné!


Une très belle lecture donc, qui m'a fait vivre dans cette famille pendant quelques jours.


Plaisir de lecture : 8,5/10
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