Zola Jackson - Gilles Leroy
Présentation de l’éditeur
Août 2005, delta du Mississippi : l'ouragan Katrina s'abat sur La Nouvelle-Orléans. Les digues cèdent sur le lac Pontchartrain et les quartiers modestes sont engloutis. La catastrophe touche de plein fouet la communauté noire. Tandis que ses voisins attendent des secours qui mettront des jours à arriver, l'institutrice Zola Jackson s'organise chez elle pour sa survie. L'eau continue de monter, inexorablement. Du ciel, les hélicoptères des télévisions filment la mort en direct. Réfugiée dans le grenier avec sa chienne Lady, Zola n'a peut-être pas dit son dernier mot. Sous la plume de Gilles Leroy, Zola Jackson, femme de trempe et mère émouvante, rejoint le cercle des grandes héroïnes romanesques.
Commentaire
« Zola Jackson » est l’un des trop rares livres pour lesquels j’ai craqué lors de mes vacances. Quand on réalise que j’avais encore pour un kilo et demi de dispo dans ma valise et plein de place dans mon sac à dos, je regrette presque de ne pas avoir acheté plus de ces trucs plats et rectangulaires communément appelés livres! Mais celui-là, je ne regrette pas du tout de l’avoir pris, par contre!
On nous dresse ici un portrait de femme de Louisiane, à la Nouvelle-Orléans. Un portrait de femme mais surtout de mère, une mère ravagée par la mort de son fils unique, Caryl, pour lequel elle espérait tout. Dix ans ont passé mais la peine est toujours là, intense, les souvenirs font mal et elle est seule avec sa chienne Lady, tout ce qui lui reste de famille. Quand l’ouragan Katrina frappe, en 2005, elle est seule, elle refuse de partir sans sa chienne et nous raconte son fils et sa vie de femme noire, pas très riche et mère d’un fils aux yeux verts, dans un Sud où l’égalité pour tous semble être un concept encore assez abstrait. Par des épisodes alternant le passé et le présent, des anecdotes, le lecteur comprend par bribes dévoilées qui est Zola Jackson, héroïne malgré ses imperfections, ses exigences, sa possessivité et son intransigeance. Et Zola Jackson m’a touchée par ses espoirs et ses ambitions, par son amour aussi, même si parfois elle semble aimer bien mal.
Et chaque jour les eaux montent, les secours s’organisent tant bien que mal (bon… plus mal que bien mais cette histoire-là est connue) et Zola attend, alors qu’elle a sous les yeux plein d’hélicoptères remplis de journalistes et une ville défigurée par les boues et l’eau.
J’ai souvent du mal avec les romans courts mais dans ce cas, les quelque 140 pages ont été suffisantes pour m’emmener à New Orleans, pour m’imaginer l’étendue du désastre et aussi pour vibrer avec cette femme. L’écriture à la fois simple et efficace (efficace dans le sens où le but est atteint vite et bien, sans pour autant nous mitrailler d’informations) est tout à fait adaptée au roman et rend Zola Jackson tout à fait crédible malgré ses extravagances. Seule la toute fin m’a laissée un peu perplexe mais elle ne m’a pas pour autant dérangée outre mesure.
Un roman qui se lit d’un souffle et qui nous rappelle encore une fois certaines réalités sociales encore présentes. Malheureusement.