Tamara Drewe - Posy Simmonds
Présentation de l’éditeur
« Avec son nez refait, ses jambes interminables, ses airs de princesse sexy, son job dans la presse de caniveau, ses aspirations à la célébrité et sa facilité à briser les cœurs, Tamara Drewe est l'Amazone urbaine du XXIe siècle. Son retour à la campagne, dans le village où a vécu sa mère, est un choc pour la petite communauté qui y prospère en paix. Hommes et femmes, bobos et ruraux, auteur à gros tirage, universitaire frustré, rock star au rancart, fils du pays, teenagers locales gravées de people, tous et toutes sont attirés par Tamara, dont la beauté pyromane, les liaisons dangereuses et les divagations amoureuses éveillent d'obscures passions et provoquent un enchaînement de circonstances aboutissant à une tragédie à la Posy Simmonds, c'est-à-dire à la fois poignante et absurde. Librement inspiré du roman de Thomas Hardy Loin de la foule déchaînée, un portrait à charge délicieusement cruel et ironique de l'Angleterre d'aujourd'hui. »
Commentaire
J’ai acheté cette BD à Toulouse parce que je savais que je voudrais bientôt voir le film avec Gemma Arterton (head girl of St Trinian’s!! We are the beeeeeest!! So screw the reeeeeest – je sais, c’est mieux avec des petites notes de musique mais je sais pas comment en placer dans mes billets!!) et que je voulais me faire un avis sur l’histoire avant de me mettre au dit film. Et j’ai découvert une BD ma foi excellente, même si ce n’est pas un coup de cœur ultime!
Cette histoire est donc celle d’une campagne anglaise où Beth tient une retraite calme et paisible pour écrivains. Tout ce petit monde fait son petit bonhomme de chemin et Beth fait tout pour rendre ses pensionnaires - et son mari volage – heureux et productifs. Quand Tamara Drewe revient au village avec le nez refait, ses shorts courts et son look de star, le quotidien est remué et tout s’accélère, jusqu’à l’inévitable.
D’abord, je n’ai pas lu le roman de Hardy alors je ne risquerai aucune comparaison à ce niveau mais cette bande dessinée dépeint un portait assez ironique de cette petite société en vase clos où tout est pensé pour le confort d’écrivains et d’écrivaillons qui souvent ne se prennent pas pour n’importe qui et qui sont certains d’écrire le prochain prix littéraire salué à la fois par la critique et par le public. J’ai particulièrement apprécié cette description, avec leurs petits travers et leurs manies. Quant à Nicholas, le mari de Beth, il est auteur à succès, il est la grande vedette au domaine et a un talent particulier pour se faire aimer partout où il passe. Par tous. Et surtout par toutes. Du moins, pour un temps. Cette caricature du play boy écrivain est ma foi assez réussie et les tourments de sa femme, dont la vie entière tourne autour de lui, sont palpables et bien décrites. Parfois, on a le goût de la secouer mais d’un autre côté, qu’a-t-elle d’autre?? Et bon, il est comme un yoyo, le Nicholas. Il se balade, mais il finit toujours par revenir.
L’arrivée de Tamara nous est racontée par divers intervenants, dont Beth, un universitaire un peu frustré qui semble coller à la retraite mais surtout deux adolescentes qui s’ennuient remarquablement et qui passent leur temps à observer les habitants d’un arrêt d’autobus. J’ai aussi trouvé ces ados très réussies, très « ado », justement. Le portrait psychologique m’est apparu très juste. Nous entrons fréquemment dans les pensées des personnages et cette BD n’est pas uniquement une succession d’images en ligne avec des bulles.
Avec Tamara, rien ne va plus. Les deux ados sont fascinées par elle et surtout par l’une de ses fréquentations, les écrivains sont dérangés, Andy, l’homme à tout faire et « p’tit gars de la campagne » est chamboulé par le retour de son amour d’adolescence… bref, on sent rapidement que Tamara va causer une tourbillon dans cette atmosphère paisible et routinière… et à travers la BD, nous pourrons voir jusqu’à quel point.
Une réussite donc, avec une histoire pas linéaire, des personnages intéressants, une atmosphère réussie et de nombreux thèmes abordés efficacement. Maintenant, il me faut lire Gemma Bovery (APRÈS avoir relu Madame Bovary. Je vais me faire violence!!!) et voir le film!!!