Sukkwan Island - David Vann
Présentation de l’éditeur
« Une île sauvage du sud de l'Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C'est dans ce décor que Jim décide d'emmener son fils de 13 ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d'échecs personnels, il voit là l'occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu'il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu'au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin. »
Commentaire
Dans le registre « livres beaucoup trop chers pour être achetés au Québec et d’ailleurs presque introuvables», il y avait Sukkwan Island. Quand mot Stéphanie (que je remercie sincèrement) m’a proposé de me le donner parce qu’elle n’avait pas accroché, j’ai donc sauté sur l’occasion. C’est donc dans le train entre Bruges et Namur que j’ai lu ce livre et je dois avouer d’emblée être moins dithyrambique que la plupart des billets lus jusqu’à ce jour.
Je n’apprendrai rien à personne au sujet de cette histoire. Un père, qui a probablement été pris d’une illumination à un moment donné, décide de passer un an en Alaska pour mieux connaître son fils, qui est pour lui un peu un étranger. Il en convainc le jeune et sa mère (j’aurais bien voulu voir la mienne dans une telle situation… je pense qu’elle m’aurait enfermée et le père avec!!) de les laisser partir. Rien ne va pour Jim et on sent rapidement que les raisons qu’il s’avoue à lui-même au sujet de ce projet ne sont pas complètes. La première partie, du point de vue du fils, raconte l’arrivée sur l’île, le manque flagrant de préparation, les dangers qu’ils courent et je dois avouer que pour moi, c’est celle où j’ai le plus senti la tension monter. J’ai dévoré cette première partie, voyant à chaque page à quel point ils n’étaient pas à même de vivre dans le bois (même moi j’en sais beaucoup plus qu’eux, c’est pour dire) et ressentant pleinement la folie de ce père et tout ce qu’il fait endurer à son fils qui n’en demandait pas tant.
Par contre, cette deuxième partie qui a accroché la plupart des lecteurs m’a moins plu. J’ai eu beaucoup de mal à avoir de l’empathie pour le personnage et sans doute n’ai-je pas eu le cœur assez bien accroché car j’ai eu vraiment hâte qu’une certaine partie de l’histoire se termine. Je lui en voulais un peu en fait, à ce personnage alors j’ai eu un peu de mal à m’y attacher, pourtant, habituellement, j’aime ce genre d’esprit dérangé. Par contre, j’ai trouvé la fin assez magistrale et les dernières pages ont su me réembarquer dans cette histoire. Parce que oui, à un moment, j’en avais un peu assez. Quand on ne peut absolument pas comprendre aucune des décisions, aucune des impulsions, difficile d’être empathique. Du moins, dans ce cas précis, c’est ce que ça a fait pour moi.
Une lecture en demi-teinte donc, mais un roman qui marque car près de deux semaines après ma lecture, il m’en reste un souvenir très fort et des images d’immensité glacées assez saisissantes. J’en ai même rêvé, imaginez!
Ce livre a été inspiré à l’auteur par un événement de sa vie personnelle et j’ai trouvé intéressant le processus d’écriture de ce point de vue. De plus, petit conseil… évitez le titre en anglais!