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Le bruit des choses vivantes - Elise Turcotte

6 Septembre 2013 , Rédigé par Karine :) Publié dans #Littérature québécoise

bruit-des-choses-vivantes.jpgVoilà un roman dont je vais avoir bien du mal à parler.  Voilà plusieurs jours que je retarde l'écriture de mon billet car je ne sais pas très bien comment je vais pouvoir m'y prendre pour vous faire à comprendre combien l'histoire est touchante, comment l'écriture est belle... mais aussi à quel point ce roman m'a profondément dérangée. 

 

Albanie est dans la trentaine.  Mère monoparentale, elle vit seule avec Maria, trois ans.  Avec Maria et pour Maria.  Entre elles, un amour inconditionnel et immense.  Au point que parfois, il est difficile de savoir qui est Albanie et qui est Maria.  Où la première se termine et où la seconde commence.  Ce roman, c'est le roman de l'amour maternel, fusionnel, qui nous explose à la figure constamment.  C'est la vie d'Albanie, qui vit à travers les yeux de sa fille.  Et cette façon de voir les choses, de disparaître derrière sa fille, m'a mise profondément mal à l'aise.   Parce que j'ai eu le goût de la secouer, de lui dire d'exister, de lui dire qu'elle était encore là, elle, la femme.  Qu'elle n'était pas que mère.  Que des fois, on ne pouvait pas être juste en admiration devant un enfant... 

 

Du coup, j'ai lu le roman par bouffées.  Pour ne pas être trop submergée par cet amour fou et pour moi étouffant.   Parce qu'il y a autre chose dans ce roman.  Il y a un hymne à la magie de l'enfance, à ces moments qui passent trop vite, qu'on voudrait rattraper, qu'on a souvent oubliés.  Et les tentatives d'Albanie pour rendre la vie inoubliable (mais on se demande pour qui) dans les moments du quotidien, ceux qu'on oublie parfois de considérer.  Car ce n'est pas une histoire tant que des moments de la vie de ces deux personnages.  Ce n'est pas un roman d'action.  Car la vie d'Albanie sans Maria est un peu dans un rêve, irréelle.  Même quand elle s'inquiète des enfants qui n'ont pas la chance de sa fille.  Car elle s'inquiète réellement et voudrait que tous les enfants soient heureux et insouciants. 

 

Le tout nous est servi avec une écriture imagée et magnifique.  Remplie de symboles, de petites phrases qui semblent sorties de nulle part mais qui nous touchent bizarrement et qui restent en tête.  À travers les mots de l'auteur, on l'entend réellement, ce bruit des choses vivantes.    Et on se sent curieusement confortables dans cette maison, à cette fenêtre, au royaume de Maria. 

 

Je conseille donc... mais pas à ceux qui veulent une histoire palpitante!  Car il s'agit ici de tout autre chose, mais d'un roman qui mérite d'être lu et savouré.

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