Stardust - Neil Gaiman
Présentation de l'éditeur (celle de J'ai lu)
"D'un côté, il y a Wall, paisible village niché au sein d'une calme forêt anglaise. De l'autre, le pays des fées, univers d'enchantements, de sorcières, de licornes et de princes sanguinaires. Entre les deux, il y a le mur, l'infranchissable et épaisse muraille qui ceint le hameau et le sépare de féerie. Infranchissable ? Pas tout à fait, puisque tous les neuf ans s'ouvre la foire des fées qui, durant un jour et une nuit, permet aux deux mondes de se rencontrer. Dans certaines circonstances, cependant, attendre si longtemps pour pénétrer en féerie est impossible.
Car quand on s'appelle Tristan Thorn et que l'on a promis à sa belle l'étoile filante tombée du firmament de l'autre côté du mur, aucun obstacle ne saurait s'élever contre l'amour..."
Commentaire
Avec ce roman, on entre carrément dans le conte fantastique. Et comme il est maintenant de notoriété publique (bon... ok... disons de mini-notoriété connue de moi-même et de mes quelques lecteurs) que j'adore les contes de fées, il allait presque de soi que j'aime ce roman. Et en plus, c'était Gaiman. J'étais perdue.
Nous sommes donc transportés à Wall, un petit village de l'Angleterre. Bien entendu, ce nom n'est pas anodin. Parce qu'à Wall, il y a un Mur. Un Mur gardé jour et nuit pour que personne ne puisse pénétrer dans le pré qui est derrière. Un pré qui s'ouvre sur la Faerie. Mais une fois par 9 ans, les frontières sont ouvertes et lors du marché, humains et personnages de la Faerie se mélangent allègrement dans un souk où se côtoient fleurs en verre, sortilèges et autres bizarreries. C'est lors de l'un de ces marchés que Dunstan Thorn va acheter l'une des fleurs de verre... et 18 ans plus tard, c'est son fils, Tristran, qui promettra à sa bien-aimée, la froide et belle Victoria, de lui ramener l'étoile qui est tombée de l'autre côté du mur. Sauf que l'Étoile va le surprendre.
Si c'est ciblé jeunesse, Gaiman a tout de même réussi à créer un monde riche, avec plusieurs sous-histoires qui s'emboîtent. De la quête d'un Tristran naïf et exalté en passant par les frères qui s'entretuent pour un trône ou aux sorcières qui veulent obtenir le coeur de l'étoile qui leur redonnera la jeunesse pour un temps, tout est lié et les personnages s'entrecroisent allègrement. La plume de Gaiman est particulièrement évocatrice et avec ses mots, ce monde un fantastique prend littéralement vie, avec ses arbres qui parlent, sa lune-mère et ses habitants particuliers. Je n'ai jamais vu le film mais j'ai des images magnifiques en tête. Des images de châteaux fous, de nuages, de bateaux volants...
Bien entendu, c'est jeunesse. On voit bien venir les événement, mais le tout reste très cohérent, bien pensé et ce n'est pas simpliste pour autant. Les personnages évoluent, le Tristran du départ n'est pas le même que celui de la fin, il grandit, devient moins naïf, moins aveugle. La relation avec l'étoile est aussi très intéressante parce que l'on ne connaît pas les pensées de celle-ci, on doit les inférer à travers ses réactions, ce qui me plaît énormément. J'aime quand on me fait confiance comme lectrice. L'auteur ose certaines choses, tous les personnages secondaires sont intéressants (j'aimais beaucoup les frères princes, malgré leur côté heu... tueur de frères). Bref, une lecture agréable, qui n'a peut-être pas la densité des oeuvres pour adultes de Gaiman mais qui atteint parfaitement son but: celui de nous transporter ailleurs et de nous faire rêver. Un très beau conte.