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Et au pire, on se mariera - Sophie Bienvenu

21 Septembre 2012 , Rédigé par Karine :) Publié dans #Littérature québécoise

Et-au-pire--on-se-mariera.jpegPrésentation de l'éditeur

"Avant de rencontrer Baz, Aïcha était tout le temps enragée.  Elle traînait son enfance brisée en essayant d'éviter sa mère, les vieux puants et les seringues usées du parc. 

 

Maintenant qu'elle est amoureuse, elle voit les étoiles dans le ciel de Centre-Sud.  Voilà pourquoi, pour Baz, Aïcha ferait tout, même le pire.  Tout, c'est ce qu'elle doit raconter à cette femme qui la regarde comme une page de faits divers.  Mais suivre le récit d'Aïcha, c'est entrer ans un labyrinthe pour s'y perdre autant qu'elle."

 

Commentaire

C'est un commentaire de Kikine dans le groupe Facebook du challenge Québec en septembre qui m'a donné envie de lire ce roman.  Comme d'habitude, je ne savais pas trop à quoi m'attendre quand je l'ai ouvert et que j'ai rencontré Aïcha.  Au début, j'étais perplexe.  Mais qui était donc cette adolescente? 

 

Dans le roman, Aïcha se raconte parce qu'elle n'a pas vraiment le choix.  Elle est perpétuellement en colère, en crisse, comme elle le dit si bien.  Son apparent monologue est entrecoupé et soudain, on réalise qu'on lui pose des questions, qu'elle parle à quelqu'un.  On ne sait pas trop à qui au départ et je ne vous le dirai pas non plus.  Je préfère vous le laisser découvrir par vous-mêmes. 

 

Pour Aïcha, son histoire, c'est une histoire d'amour.  Une histoire d'amour interdite mais n'empêche qu'elle est follement amoureuse de Baz, qui lui a, selon elle, sauvé la vie.  On sent bien qu'il est impliqué dans tout ça.  Aïcha nous livre donc son histoire, de façon très crue, dans ses mots à elle.  Toujours à la frontière de la réalité, on ne sait jamais si elle dit la vérité.  Ses versions changent, oscillent entre fantasme et réalité. 

 

Aïcha ne se laisse pas facilement aimer, au départ.  Elle déteste sa mère, qu'elle traite de vieille salope à qui mieux mieux et socialement, disons que ce n'est pas tout à fait ça.  Son monde est étrange, sa réalité déformée.  Puis, plus ça allait, je me suis surprise à avoir une énorme compassion pour le personnage.  Aïcha, on a le goût de la prendre dans nos bras, de la consoler, même si elle nous repousserait probablement.  Elle est écorchée vive, elle vit à plein les passions de son adolescence qui font qu'elle ressent tout très très intensément.  Trop.  On sent bien qu'elle traîne un lourd passé. 

 

Un roman coup de poing.  J'ai dû m'arrêter à quelques reprises pour reprendre mon souffle parce que ce qu'Aïcha nous lance, de sous sa carapace, ça fait mal.  Ça m'a fait mal, en tout cas.  Et j'en suis sortie bouleversée et un peu perplexe.  Parce que l'auteure ne nous les donne pas, ces fameuses réponses.  On reste dans les teintes de gris et c'est à nous de voir.  J'aime quand un auteur fait assez confiance à son lecteur pour faire ça. 

 

Un roman très court, mais qui frappe!

 

Mon Québec en septembre

Sophie Bienvenu est née en France mais habite le Québec depuis 10 ans.  Elle a donc sa place dans ce mois québécois!

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