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Une saison blanche et sèche - André Brink

9 Octobre 2009 , Rédigé par Karine :) Publié dans #Littérature Afrique et Moyen-Orient

Présentation de l'éditeur
"Prix médicis étranger, "Une saison blanche et sèche" est le quatrième roman d'André Brink.  Interdit dès sa publication en Afrique du Sud, il est traduit dans une dizaine de pays.  Écrit dans la même langue somptueuse, riche de couleurs et d'images qu'"Au plus noir de la nuit", c'est l'oeuvre la plus significative, la plus engagée, la plus achevée, d'un très grand romancier.

Commentaire
Bon, je sais, elle ne dit pas grand chose, cette présentation!!  Mais comme je ne sais absolument pas faire un résumé, c'est ce que je place quand même... et j'en expliquerai un peu plus dans mon commentaire.   Ce roman, offert par Meria lors du swap Afrilire, est en lecture commune avec Vanillabricot et Bladelor, à qui j'avais offert ce même roman pour ce même swap!!

Il faut d'abord préciser que la littérature africaine, je ne connais pas vraiment, pour ne pas dire pas du tout.  Quant à l'histoire de l'Afrique du Sud, j'en savais ce qu'on a entendu aux nouvelles mais ça s'arrêtait là.  Et on peut dire que ce livre m'est rentré dedans de plein fouet.  On nous raconte l'histoire de Ben Du Toit, racontée par un romancier qui tient à faire connaître la vérité sur l'histoire de cet Afrikaner (c'est à dire un blanc) qui prend soudain conscience d'une réalité qu'il avait été jusque là plus confortable pour lui d'ignorer.  Lorsque Gordon, un balayeur de plancher de son collège (noir), qui voulait récupérer le corps de son fils tué dans une émeute, meurt en prison, Ben décide de comprendre ce qui est arrivé et de rétablir l'honneur de cet homme qu'il respectait.  Ben voudra changer des choses, obtenir justice, mais il sera alors entraîné dans une spirale effrayante, qui nous apparaîtrait géniale d'absurdité si on ne nous avertissait pas au début du livre qu'elle était plausible et représentative du climat de l'Afrique du Sud à l'époque.  Et on s'entend, ça ne fait pas si longtemps que ça. 

Ce roman m'a entraînée dans une atmosphère oppressante, où la terreur règne et où les croyances de la supériorité des blancs sur les noirs sont bien ancrées dans la mentalité.  Lorsque la bulle de Ben éclate soudain, il se retrouve seul et isolé entre les blancs qui voient en lui un terroriste et les noirs qui le considèrent comme l'ennemi.  Étranger et maladroit partout, il doit faire face à sa famille, à ceux qu'il croyait ses amis, ainsi qu'à la famille de Gordon, qui ne sait pas vraiment comment le percevoir.  J'ai assisté, impuissante, aux espoirs et aux désillusions de cet homme face à un système qu'il croyait bon et que personne ne comprend vraiment.  Communiquer entre les races apparaît difficile, voire dangereux. Impossible de ne pas réagir quant à la façon dont la justice - si on peut appeler ça comme ça - est faite...

Si j'ai apprécié ma lecture en général, il demeure que j'ai tout de même trouvé quelques longueurs au milieu du roman et que j'ai plus ou moins adhéré à l'histoire d'amour, qui me paraît un peu parachutée dans tout ça.   Certaines parties m'ont paru un peu répétitives mais peut-être était-ce pour illustrer ce piège qui se referme graduellement sur Ben.   J'ai toutefois beaucoup aimé le personnage de Stanley, réaliste, tentant de tirer le meilleur parti de la situation et du vieux professeur, père de Melanie.  Bon, on sait dès le départ comment ça va finir, on nous l'annonce dans le prologue... mais j'ai vraiment voulu savoir comment tout ça allait finir et un événement, vers la fin du roman, impliquant sa famille proche, m'a bouleversée...

Un livre très fort, selon moi, qui illustre une situation impossible et qui nous fait jeter un oeil dans ce monde que j'ai peine à imaginer chez moi.  Et désormais, comme le précise l'épilogue, je ne pourrai plus dire "Je ne savais pas..."

Plaisir de lecture: 8/10

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