La petite pièce hexagonale - Yoko Ogawa
Résumé
"Dans les vestiaires d'une piscine, une jeune femme est soudain attirée par une inconnuep ourtant banale, effacée et silencieuse. quelques jours plus tard, elle croise à nouveau l'inconnue qui marche dans la rue accompagnée d'une vieille dame et, fascinée, elle les suit à travers la ville jusqu'à une loge de gardien au milieu d'un parc. À l'intérieur, les deux femmes sont assises sur des chaises, elles semblent attendre leur tour. La plus âgée se lève, entre dans une haute armoinre hexagonale: la petite pièce à raconter..."
Commentaire
C'est là ma première rencontre avec Yoko Ogawa. J'en avais beaucoup entendu parler et je m'attendais à lire un truc complètement dérangeant, complètement déstabilisant. Eh non... J'ai apprécié ma lecture mais je m'attendais à totalement autre chose. Disons que j'ai été surprise d'une autre façon!
Avec ce court roman, je suis entrée dans une métaphore bien intéressante où le personnage principal compose difficilement avec certains événements de sa vie et est affligée d'un mal de dos. Malgré les traitements (la machine à étirer suffirait à elle seule à me donner mal partout, juste à la voir) et les séances de piscine, rien n'y fait. Elle ne comprend pas trop pourquoi elle est attirée par Midori, femme quelconque qu'elle croise dans le vestiaire (j'avoue qu'au début, j'ai pensé que le vestiaire de la piscine était la pièce hexagonale en question... ou le sauna de la dite piscine... bref, je m'imaginais toutes sortes d'affaires, plus ou moins racontables!!).
Finalement, sans trop savoir comment, sans trop savoir pourquoi, en se perdant à chaque visite, elle parle et parle encore dans la - vraie - petite pièce hexagonale, gardée par Midori et Yuzuri. Les références à la psychanalyse sont assez claires et présentes un peu partout dans le roman (c'est mon thème de la semaine, faut croire) et ce conte métaphorique nous emmène avec la narratrice dans ce voyage hors du temps, à l'intérieur d'elle-même. Pas vraiment de fantastique ici, rien de vraiment bizarre. Juste un univers un peu mystérieux, presque éthéré.
J'ai beaucoup aimé la façon dont les mots coulent presque tout seuls. Impossible de manquer le fait qu'on est dans un roman japonais. J'ai nettement l'impression que dans les romans écrits en japonais, la traduction est pour beaucoup dans le résultat final en français et dans ce cas-ci, j'ai vraiment apprécié.
Bref, même si je m'attendais à un petit quelque chose de plus, de surprenant, il n'en reste pas moins que Yoki Ogawa est une auteure que je lirai certainement à nouveau. Reste à savoir avec quel titre poursuivre!
8/10