La justice de l'inconscient - Frank Tallis
Résumé
"En ce début de XXe siècle à Vienne, où l'on peut croiser Freud, Schoenberg, Klimt et bien d'autres encore, les cafés sont le lieu de débats fiévreux. C,est dans cette atmosphère d'effervescence artistique et scientifique que Max Liebermann, jeune psychiatre et pianiste à ses heures, mène ses enquêtes avec son ami Oskar Rheinhardt, inspecteur et... chanteur lyrique amateur. Et ils vont avoir fort à faire avec le cas de cette jeune et jolie médium retrouvée morte chez elle dans une pièce fermée de l'intérieur. Une note griffonnée de ses mains laisse penser à un suicide. Pourtant, les indices déroutants s'accumulent: l'arme du crime, un pistolet, a disparu et l'autopsie révèle de drôles de surprises. Serait-ce l'intervention d'un esprit maléfique?"
Commentaire
Incroyable mais vrai, un billet littéraire! Ce qui veut dire que j'ai fini par finir mon livre!!! Ce n'est en effet pas un phénomène normal pour moi que de passer plus d'une semaine et demie sur le même bouquin, pas vraiment épais et en français de surcroît!! Surtout quand le dit bouquin est réellement intéressant, en plus! Sauf que bon, septembre est commencé, c'est la course folle dans ma vie et entre boulot, danse, spinning, bénévolat et copains, j'ai moins de temps pour lire (et pour visiter les blogs... je n'ose même plus regarder le chiffre à côté d'"articles non lus" dans mon Google Reader). En fait, je n'avais que de petites périodes de 15-20 minutes pour m'assoir avec mon livre. Périodes espacées en plus. Avec comme résultat que j'ai dû relire le début au moins 15 fois et que j'ai démêlé les noms des personnages au milieu du livre. En effet secondaire, j'étais tellement mélangée dans tous ce petit monde que je n'ai même pas pensé à chercher un coupable! Bon, faut des premières fois à tout!!
Ce livre nous fait plonger tête première dans la magnifique ville de Vienne du début du siècle. J'ai trouvé la description particulièrement réussie (les bâtiments grandiose, les ruelles sombres, les cafés, les pâtisseries, les hommes à moustaches et à chapeau melon) et les personnages tout à fait crédibles dans leur contexte historique. J'avoue avoir un gros, gros faible pour le Dr. Liebermann, psychiatre passionné et... pianiste! Il a tout pour me charmer, n'est-ce pas! D'ailleurs, Vienne regorge de musique. Les musiciens sont partout et la vie culturelle y apparaît très riche. Ce roman réussit à nous faire entrevoir le climat artistique de l'époque en nous exposant diverses oeuvres innovatrices tout en faisant ressortir l'esprit du moment, où certains souhaitaient rester dans l'ancienne école et d'autres avaient les yeux résolument tournés vers l'avenir... tout ça sans m'être apparu scolaire le moindrement! Comme je suis un éternel bébé, j'étais toute contente à chaque fois que je croisais un nom connu.
Si l'intrigue policière est intéressante (il faut trouver celui ou ceux qui ont assassiné une très belle médium, vénérée par plusieurs membres de son petit cercle), l'aspect psychanalitique l'est selon moi davantage. Max (je l'appelle déjà par son petit nom... un signe, n'est-ce pas?!?!) est un contemporain de Freud (que nous croisons d'ailleurs) et nous en sommes au tout début de cette approche, fort contestée par les tenants de l'électrothérapie, par exemple. Encore une fois, l'auteur réussit à nous faire ressentir l'ambiguité de ce phénomène et j'ai beaucoup aimé son exploration de l'hystérie (les épisodes avec Miss Lydgate m'ont bien plu) ainsi que la façon dont Max (définitivement, ça va devenir une habitude) utilise la psychanalyse pour déduire des éléments de l'enquête menée par son ami Rheinhardt, inspecteur que j'aime bien, lui aussi.
Et comme ce roman est décidément très riche en arrière-plan historique et social, La situation des femmes, des juifs, la position de la médecine, les croyances et les cercles spirites... c'est définitivement très intéressant et le portrait de l'époque m'a beaucoup plu. Ce n'est définitivement pas comme chez moi! La construction du roman, en courts chapitres qui passent d'un personnage à l'autre m'a bien plu une fois que j'ai eu un peu de temps devant moi pour en lire plus d'un ou deux à la fois! J'ai bien aimé le rythme que cette structure donne au récit.
Et... preuve que le livre n'est pas la cause de ma panne de lecture... j'ai aussitôt enchaîné avec la suite "Du sang sur Vienne". Bon, ok, j'avoue, j'avais quand même commencé par poser une question CRUCIALE à Fashion avant de poursuivre... mais ça ne compte presque pas, non??
8,5/10