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The book thief (La voleuse de livres) - Markus Zusak

23 Février 2008 , Rédigé par Karine :) Publié dans #Littérature Australie-Nouvelle Zélande

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"1939, l'Allemagne nazie.  Le pays retient son souffle.  La Mort n'a jamais été aussi occupée... elle le sera bientôt encore plus. 

Près de la tombe de son frère, la vie de Liesel Meminger change quand elle ramasse un objet, presque enterré sous la neige.  C'est un livre "The grave digger's handbook", laissé là par accident.  C'est aussi son premier vol de livres.  Ainsi commence une histoire d'amour avec les livres et les mots et avec l'aide d'un joueur d'accordéon, elle apprendra à lire."

Et il y aura d'autres vols de livres...
Et il y aura un boxeur Juif...
Et il y aura un garçon aux cheveux couleur de citron..

Commentaire
Depuis que j'ai refermé ce livre, une chanson de Goldman me trotte dans la tête.  "Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt..."  Parce que même si, dans ce livre, nous sommes aux alentours de Munich, nous sommes quand même dans l'Allemagne Nazie, Hitler, l'expert des mots, jouit alors d'une bonne popularité et plusieurs ne se posent pas vraiment de questions... Etre nazi, y adhérer, ça semble aller de soi.  Mais pas pour tout le monde.  Pas pour les Hubermann.  Pas pour la petite voleuse de livre, qui vole ses mots presque un à un.  

Il est difficile de ne pas être touché par l'histoire de Liesel qui arrive dans sa famille adoptive vers 9 ans et qui doit déjà faire le deuil de son frère et de sa mère.    C'est du fond des rues de son quartier pauvre de Molching que nous suivrons la guerre.  La Mort est le narrateur mais c'est avec la naïveté de Liesel et Rudy, qui grandissent dans cet univers fait de vols de pommes, de soccer dans la rue et de jeunesse hitlérienne qu'elle nous est racontée en grande partie.   L'amitié de Rudy et Liesel apparaît dans tous les petits gestes quotidiens, petites bouffées d'air frais dans ces temps difficiles.

Les mots prennent une grande place dans ce récit.  Leur pouvoir transparaît partout et ils sont utilisés aux pires fins comme aux meilleures.  Ce roman est d'ailleurs à la fois plein des pires horreurs et de lueurs d'espoirs.  J'ai beaucoup aimé les personnages de Rudy, de Max et de Hans...  ils sont attachants, bienveillants... "caring" (je n'ai jamais été capable de trouver un mot équivalent en français... même si je cherche, je ne trouve rien qui ait pour moi le même sens...).   Certaines scènes sont déchirantes et j'avoue que vers la fin du roman, j'avais les yeux vraiment dans l'eau (ok... façon douce de dire que j'ai versé un gros paquet de larmes!).     Le conte de Max est la partie qui m'a le plus touchée dans tout le roman, je crois.  

Mon bémol?  Le style!!!!  J'ai eu teeeellement de difficulté à m'accrocher au début, c'est incroyable.  Et tout ça à cause du style froid, détaché, presque enfantin donné à la narration.   Les petites parenthèses ironiques de la mort me faisaient décrocher du récit...  Au milieu du roman, j'y étais habituée et je l'ai terminé rapidement mais j'ai vraiment peiné au début.   J'aime plusieurs styles littéraires, autant le style descriptif, le style dépouillé que le style poétique... mais là, non.  Je ne m'y suis pas retrouvée et j'ai vraiment dû faire un effort pour passer par dessus.   Il y a aussi certaines choses sur lesquelles j'aurais aimé en apprendre davantage... ce qui se passe entre la partie 10 et l'épilogue, entre autres.  J'ai décidé d'imaginer ça à mon goût... comme ça je ne serai pas déçue!

Bref, une belle histoire, qui m'a fait me poser beaucoup de questions (bon, ce n'est certe pas la première fois qu'elles étaient soulevées...) et qui me laisse pensive, mais que j'aurais davantage appréciée racontée autrement...  L'idée d'avoir la Mort comme narrateur n'était pas mauvaise, mais j'aurais aimé que la mort écrive... différemment!

7,5/10

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