The woman in white (La dame en blanc) - Wilkie Collins

"La dame en blanc s'ouvre sur la rencontre de Walter Hartright avec une apparition fantômatique sur la route de Londres, pendant une nuit. Engagé comme maître de dessin pour la très belle Laura Fairlie, Walter se retrouve au coeur des intrigues de Sir Percival Glyde et de son charmant ami le Comte Fosco, qui a un goût prononcé pour les souris blanches, les canaris et les bonbons à la vanille. Emmêlant des questions d'identité et de folie avec l'atmosphères des maisons de campagne anglaises, La dame en blanc est le premier et le plus influent roman victorien qui combine l'atmosphère gotique avec le réalisme psychologique".
Commentaire
Bon, je sais. La lecture commune avec Manu et Lounima était pour le 25 mars. Je sais, je suis en retard. Mais ce n'est pas faute d'avoir essayé, disons que j'ai eu des circonstances atténuantes. Toutefois, malgré tout ce livre a été un réel plaisir de lecture! Une atmosphère victorienne, un peu "eerie"... tout pour me plaire, quoi. Et surtout tout pour m'amener ailleurs!
Ce que j'aime, dans les romans victoriens, c'est de me transporter dans ce monde où les lettres s'envoient cachetées à la cire, sous messager ou par train (bizarrement, ça allait plus vite que maintenant, certaines fois), où les monsieurs étaient galants et chevaleresques (ben... parfois!) et où les dames portaient belles robes et nombreux jupons. C'est ,m'imaginer cette campagne anglaise que j'ai visitée l'an dernier sans le goudron, le bruit des voitures et les modernités, avec les grandes demeures, l'étiquette, l'honneur un peu chevaleresque. J'ai beau savoir que c'est cliché, que ce n'était pas toujours comme ça (d'ailleurs, pour l'esprit chevaleresque, ici, avec certains personnages, on repassera), j'y plonge tête première à chaque fois! J'adore ce rythme un peu lent, presque un peu répétitif dans la routine, qui se reflète souvent dans l'écriture des victoriens.
Je n'avais pas d'attentes particulières par rapport à ce roman suite à plusieurs avis divergents lus suite au blogoclub de janvier. Et ce fut fort heureux parce que j'ai pu passer un excellent moment de lecture. L'histoire qui nous est racontée est celle d'un événement particulier ayant affecté la douce et belle Laura Fairlie. Présentée comme une série de témoignages, divers narrateurs se succèdent pour nous raconter la partie de l'histoire dont ils ont été témoins. Ce procédé devait être moins courant à l'époque et j'ai souri aux explications qui nous sont données pour bien faire comprendre au lecteur ce qui va se passer. Walter Hartright est un professeur de dessin qui accepte une situation dans le Cumberland, à Limmeridge Lodge. Il devra enseigner le dessin à deux demi-soeurs orphelines sous la garde de leur oncle. Si Marian Halcombe est moderne, dynamique, imaginative et loyale, sa demi-soeur, Laura, est quant à elle douce, bonne et surtout très belle. Devinez qui gagnera le coeur de Mr. Hartright?
De toute façon, étant donné la situation des deux personnes, aucun mariage n'est possible et en plus, la jeune fille est déjà fiancée avec Sir Percival Glyde, ce qui était le voeu de son père. Et la mystérieuse dame en blanc, apparue sur la route de Londres... pourquoi surgit-elle à nouveau à Limmeridge Lodge?
Pour apprécier ce roman, il faut s'attendre à un rythme qui ne correspond pas vraiment à ce qu'on peut attendre d'un roman policier typique. Wilkie Collins sait créer une atmosphère. Il faut également se mettre dans un état d'esprit victorien. En effet, de nos jours, les obstacles auxquels se butent nos deux tourtereaux seraient bien moins insurmontables!!! J'ai beaucoup aimé l'alternance des récits, la narration et les divers rebondissements de l'histoire. Bon, ça ne surprendra personne si je dis que j'avais une très bonne idée du Secret. En fait, j'avais imaginé ça bien pire que ça!
Parlons des méchants maintenant. Sir Percival est totalement, totalement détestable. Mais pour moi, le Comte Fosco est un élément du roman que je trouve ma foi très, très, très réussi!!! J'avais beau savoir que c'était un pas gentil, il me faisait rire avec ses manies, son manque total de scrupules et sa façon de faire du charme. J'aime souvent les méchants mais dans ce cas-ci, j'ai vraiment, vraiment aimé le détester... et le trouver un peu ingénieux malgré tout. J'ai un faible pour les grands arnaqueurs, je crois. Et pour les mauvaises langues, non, ce n'est pas un sexy man qui a ma clémence... il est énorme, pas très beau. Mais très haut en couleurs. De même, le détestable oncle Frederick Fairlie est tellement détestable que c'en est drôle! C'est qu'il se croit, le bougre!
Quant à Laura Fairlie, l'héroïne, il faut vraiment, mais alors là, vraiment, se mettre en mode victorien pour l'apprécier. Parce que bon, à part être jolie, fidèle et gentille, elle ne fait pas grand chose!! Une très jolie décoration, en fait. J'ai de beacoup préféré Marian qui, ô honte suprême, n'était pas très jolie. Notons également que ce roman a été publié en feuilleton et qu'on sent quand même assez bien cette forme, même si le texte a été retravaillé. On sent qu'on veut ménager du suspense de façon fréquente!
Un très bon moment de lecture donc! Et bon, j'ai même pas eu siiiii peur que ça!
Et je vous renvoie chez Manu et Lounima pour voir leurs avis, que je vais aller lire de ce pas!
Ceci comptait donc pour le challenge English Classics
Et le challenge Wilkie Collins (comment ça, c'était en 2009?!?! Depuis quand je m'occupe des règles, moi!)
Et le challenge Lire en VO - trois d'un coup... c'est pas génial?!?!
Parlant ce VO... pouvez-vous m'expliquer pourquoi mon édition faisait 627 pages (écrites petit et pas en format poche) avec préface et annexes en plus de ça... alors que les éditions française vont de 460 à 550 pages??? Vous deviez lire au microscope?!?!