Succubus Blues - Richelle Mead
Présentation de l'éditeur
"C'est la vie de Georgina Kincaid, un démon dans un corps de femme.
A priori, un destin plutôt sympa : la jeunesse éternelle, la séduction absolue... mais impossible de décrocher un rencard sans mettre en péril l'âme de l'heureux élu. Heureusement que son travail de libraire la passionne... Et son activité nocturne la tient bien occupée aussi : quelqu'un s'est mis à jouer les justiciers parmi les anges et les démons, et Georgina est jetée au coeur de la tourmente. Ses sortilèges sexy et sa langue bien pendue lui permettront-ils de s'en sortir ?"
Commentaire
On pourra dire que j'en aurai mis du temps pour me plonger dans ce roman. En fait, je crois que c'est le fait que le tome qui vient de sortir soit un peu partout qui a fait que j'ai finalement sorti cet exemplaire du fond de ma pile. Je ne sais pas vraiment ce qu'il faisait là, d'ailleurs. Je soupçonne Fashion de me l'avoir refilé dans une phase "je vide ma bibliothèque et je fais de la place".
Donc, Succubus Blues. En français. Je dois avouer que j'ai eu peur au départ. En fait, je n'ai pas l'habitude de lire de la bit litt en traduction. Je ne suis pas super à l'aise avec le style et le langage familier dans lequel je ne me retrouve pas vraiment. Et dans ce cas-ci, j'ai eu besoin de services de traducteur à quelques reprises. De plus, je connais et apprécie le style de Richelle Mead et, c'était plus fort que moi, je tentais de le retrouver dans la traduction. Je sais, c'est mal. Et attention, hein. Je ne blâme pas la traduction ni le traducteur. Je dis juste que la bit litt en traduction, ce n'est pas pour moi. Ça me fait toujours un peu étrange de voir le verbe "venir" au passé simple. Oui, dans le sens de venir. Dans un lit. Ou ailleurs. Well... qu'importe, vous comprenez l'idée générale. "Je vins". Bref, bon, passons!
Passé ce petit choc culturel, je dois avouer que j'ai beaucoup aimé. Vraiment. Je croyais avoir affaire à une série avec des scènes "hot" à répétition mais non, pas du tout. Notre petite succube est sexy, elle s'envoie en l'air pour survivre mais c'est son boulot. C'est surtout une histoire plutôt drôle (les réflexions de Georgina m'ont fait pouffer de rire), aux accents souvent ironiques, dans un monde qui me semble très bien construit au premier abord. En effet, on retrouve ici anges et démons (sans Dan Brown, hein...) mais tous les personnages semblent avoir leurs tons de gris et ça, ça me plaît. J'ai un faible pour Carter, l'ange qui ressemble à un hippie pouilleux. Georgie est un personnage ma foi très attachant. Succube, elle a vendu son âme et est condamnée à aspirer la force vitale des hommes avec qui elle est obligée de coucher pour survivre. Comme ça, on aurait tendance à dire "c'est ça, plains-toi!" mais la demoiselle n'aime pas ce qu'elle est et ne peut nouer aucune relation durable avec des hommes bien. N'allez pas croire qu'elle se plaint sans cesse, hein. Elle sait très bien profiter des avantages de sa situation! Bref, l'héroïne n'a pas la langue dans sa poche et elle sait se faire aimer, même par le lecteur. Ca change des héroïnes insécures.
Le quotidien banal de Georgie bascule quand Seth Mortensen, son auteur préféré, vient pour une séance de signatures à la librairie. Elle l'aime tellement qu'elle deviendrait son esclave sexuelle pour des copies promotionnelles de son livre. Rien de moins. (Of course, je ne ferais jamais une chose pareille. Surtout pour certains acteurs... mais passons). Et pendant la même période, elle rencontre Roman, un homme beau, charmeur et intelligent, qui la captive tout de suite. Pourtant, on n'a pas uniquement affaire au sempiternel triangle amoureux. L'auteure a su développer des relations distinctes entre les personnages.
L'histoire se tient, c'est rythmé, ça baouge, on sent que l'auteure sait où elle s'en va. On ne nous éparpille pas n'importe où et même si tout est quand même assez évident dès le départ, j'ai tourné les pages avec avidité, rien de mois. Parce que bon, on se demande bien comment la pauvre fille va pouvoir se sortir de tout ça.
Bref, un très bon premier tome, avec une mythologie qui se tient, tout plein de tons de gris, des personnages attachants et un peu atypiques, même les copains un peu dysfonctionnels et pas très sexy de Georgina, Beaucoup d'humour, des scènes hilarantes (la scène d'ouverture entre autres... des ailes... my god!) et un sens de la répartie qui me plaît définitivement.
Vivement la suite.
Heureusement, elle est commandée.
Toutes les suites, en fait.
Heu... comment on dit? Oups? Mon doigt à glissé?