Rosa Candida - Audur Ava Olafsdòttir
Ce roman, il fait le tour des blogs depuis des années. Pour plusieurs, il a été un coup de coeur. Ne laissons pas le suspense traîner, ça n'a pas été le cas pour moi. N'empêche que je ressors quand même positive de ma lecture. Même si j'ai eu drôlement peur au début.
Rosa Candida, c'est une variété de roses extrêmement rare. Presque portée disparue. Une variété que le personnage principal, un jeune homme de 22 ans, va tenter de ramener dans un jardin mythique laissé à l'abandon. Loin, trèoin. Loin d'un père presque octogénaire qui ne pense qu'à sa femme morte trop tôt dans un accident et ayant laissé tant de choses inachevées. Loin d'un frère autiste qu'il tient toujours par la main. Loin d'une petite fille dont il n'est le père que de nom, faite avec la petite amie d'un ami pendant une aventure ayant duré un quart de nuit, dans une serre. Souhaite-t-il se rapprocher ou s'éloigner de lui-même... on ne le sait trop. Toujours est-il que toute la première partie de ce roman se passe sur la route, avec un narrateur parfois peu sympathique et très très très difficile à cerner. Sans doute parce qu'il ne s'est pas cerné lui-même.
Tout nous arrive par bribes dans ce roman. Le passé, le présent, le futur parfois. Un roman sensuel, car nous parviennent odeurs, saveurs, images d'un monde un peu perdu où le personnage va devenir soudainement un adulte, un père, même, quand va débarquer Anna et leur fille Flora Sol, une fillette très éveillée de 9 mois et demi. Le jeune homme n'a aucune idée de comment être un père ni de comment être indépendant. Il reste le fils de sa mère, omniprésente même si elle n'est plus là. Et la découverte du personnage, en même temps que lui, a été un réel plaisir.
Mais la première partie... oh my...
Je n'ai pas tout à fait compris le sens de ce long voyage, avec ses escales, avec un personnage détaché qui ne s'intéressait qu'à ses boutures, celles de sa mère, qui le rattachaient à elle. Oui, je vois, certes. Mais était-ce nécessaire de faire si long? Par contre, dès l'arrivée au monastère, j'ai été séduite. Autant par le jardin à l'abandon, par cette bourgade vieillissante où l'on parle une langue presque morte, par frère Thomas, frère cinéphile et polyglotte. Mais surtout par la petite Flora Sol, par qui viendra la vraie révélation au narrateur, et qui lui permettra d'évoluer dans son deuil.
De ce roman, j'ai aimé la plume fluide et douce, j'ai aimé la tendresse, j'ai aimé l'évolution du personnage principal, j'ai aimé les images et les symboles disséminés un peu partout, j'ai aimé les thèmes et les portes entrouvertes. On pourrait reprocher un peu trop de bons sentiments et beaucoup de prévisibilité... mais bon, dans le contexte, ça passe. Mais, et je me répète, la différence marquée entre les deux parties est ma foi... fort déstabilisante! Il faut réussir à traverser cette looongue route!
Un auteur que je relirai, même si ce n'est pas un coup de coeur.
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