L'éducation d'une fée - Didier Van Cauwelaert
Non mais est-ce qu'un jour je vais être capable d'écrire ce nom de mémoire? (Oui, je viens de virer la maison de bord pour retrouver mon roman - qui avait mystérieusement fait une balade sous le lit - pour vérifier l'orthographe. Quand je l'ai récupéré, je mesuis souvenue (après, of course, sinon ce ne serait pas drôle) que Google est mon ami!) Toujours est-il qu'après avoir fait la tournée de la catégorie "premières amours" de mon Feedly (ne posez pas de questions, j'adore nommer et renommer mes catégories... ça fait partie des petits plaisirs de ma vie), j'ai vu à plusieurs endroit le dernier roman de cet auteur. Comme j'ai décidé de ne plus rien acheter en grand format, je me suis plutôt rabattue sur ce roman-ci, qui traînait dans ma pile depuis la nuit des temps bloguesques et que m'avait chaudement recommandé Stéphanie de Mots en bouches.
C'est donc une histoire qui commence par un double coup de foudre. Celui de Nicolas qui rencontre, dans un bus d'aéroport, Ingrid et son petit garçon Raoul. Puis un jour, parce qu'elle l'ame, Ingrid décide de partir. De le quitter. Et Nicolas est dévasté. Et en parallèle, on rencontre César, jeune Kurde qui aurait voulu vivre dans la France d'André Gide, et qui veut vivre son rêve de Sorbonne.
Histoire qui semble banale paut-être. Mais qui a un côté doudou et réconfortant. Nicolas, le personnage principal, est un homme enfant, créateur de jeux, qui fait vivre l'imaginaire, rend leur place aux morts et sauve des arbrisseaux. Et il fait entrer Raoul dans cet univers, petit à petit, aux côtés d'un père mots en Bosnie mais qui ne faisait déjà plus partie du coeur d'Ingrid, la femme de sa vie. Puis, elle veut partir. Il est dévasté.
D'un autre côté, un autre narrateur apparaît. Une jeune caissière qui voyait dans la France LE rêve. Au début, on se demande le comment du pourquoi puis finalement, ça s'intègre plutôt bien. Les réflexions sont souvent très cute, j'ai beaucoup aimé l'écriture, simple mais avec quelques pépites disséminées. C'est un livre dans la lignée de ceux qui parlent de gens qui se croisent et qui s'emmènent ailleurs. De ces parenthèses qui changent quelque chose.
J'ai beaucoup aimé le personnage principal, avec sa candeur et sa part d'enfance (l'explication sur les fées est adorable) mais c'est surtout César qui m'a touchée, avec ses rêves et ses désillusions. Son acceptation de l'inacceptable aussi. Le personnage d'Ingrid m'a moins touchée avec son "je pars parce que je t'aime"... bon, on voit un peu le comment du pourquoi mais quand même.
Est-ce que ça restera longtemps dans ma mémoire.. je ne sais pas. C'est trop court pour qu'on puisse vraiment s'attacher, s'identifier. Mais quand même... Quand ça n'ira pas, je pourrai me dire qu'en fait, je suis une fée... mais que j'ai oublié! Et ensuite, tenter d'y croire.