Equal rites (La huitième fille) - Terry Pratchett
Présentation de l'éditeur
"La dernière chose qu'a faite Drum Billet avant que la Mort ne le fauche a été de passer son sceptre de pouvoir au huitième fils d'un huitième fils. Malheureusement pour ses collègue dans le monde très chauvin (pour ne pas dire misogyne) de la magie, il a omis de vérifier le sexe du nouveau né..."
Commentaire
Lire Pratchett, c'est toujours un moment particulier. Essayer de faire comprendre pourquoi Pratchett est drôle en lisant des extraits, oubliez ça, ça ne fonctionne pas. Ou alors je lis très mal. Parce que je n'ai récolté que des drôles de regards de la part de mes interlocuteurs. Le genre qui veut dire "elle est encore un peu plus bizarre que je ne l'imaginais".
Ce troisième tome du Disque-Monde, c'est celui des sorcières et des magiciens. Nous rencontrons pour la première fois Granny Weatherwax, sorcière qui sait tout, spécialiste des herbes et de la têtologie (aucune idée de comment ils ont pu traduire "Headology"...) qui entreprend d'éduquer Esk, une fillette à qui un puissant magicien a légué son pouvoir. Ce qui va pas, bien entendu, toujours se passer comme prévu.
Il est ici question d'égalité entre les sexes mais surtout des stéréotypes dans la fantasy. La sorcière avec son chapeau pointu et son balai (je pense que c'est l'un des passages qui me fait le plus rire, le balai-qui-ne-veut-pas-aller-vite), traditionnellement une fille, calés en botanique, près de la nature. Le magicien savant qui a une bibliothèque d'enfer et qui est obligé de rester célibaraire. Et la rivalité entre les deux. Ajoutez à tout ça un habile détournement des dits stéréotypes (parce que bon, souvent ça vite en grand n'importe quoi. Du bon grand n'importe quoi), un humour omniprésent et des références à la tonne (j'ai sauté dans mon siège lors d'une référence à Tolkien et éclaté de rire à la mention de l'université "bigger inside than outside") et pas expliquées (le genre que j'aime parce que je me sens un peu dans un club secret quand je les comprend. Genre que je maîtrise la secret handshake).
J'aime énormément le personnage de la sorcière, avec sa logique bien personnelle, ses quintuples épaisseurs de vêtements et ses erreurs d'interprétation du monde en ville. Ça promet pour les prochains tomes. Au point de vue de l'histoire en tant que tel, bon, ce n'est pas nécessairement mon préféré mais je crois qu'on lit Pratchett pour son humour sorti de nulle part, son monde complètement fou et ses notes de bas de page. Du moins, moi, c'est pour ça que le lis. Et le quatrième tome, celui avec la mort, personnage que j'adore, est dans ma pile. Il a dû apparaître là, je crois. Comme par magie!
Allons maintenant voir ce qu'Aymeline, avec qui je faisais lecture commune, en a pensé!