Dream lover (Un amant de rêve) - Virginia Henley
Présentation de l'éditeur (en partie)
"Le bel étranger qui avait volé son coeur était tombé sur elle dans son lieu secret, il avait hanté ses rêves puis avait disparu. Emerald FitzGerald Montague a cru que sa vie était finie quand elle a dû épouser un autre homme, un homme qu'elle méprisait... jusqu'à ce que Sean O'Toole, beau, sombre et dangereux réapparaisse et l'emporte dans un tourbillon de scandale et de désir."
Commentaire
Oh boy.
Comment dire...
"Pénible" ne me semble pas assez parlant. Je vais donc devoir expliquer. Et comme toujours, quand je parle d'un roman auquel je ne trouve franchement pas grand chose, je vais spoiler... tenez-vous le pour dit. Mais sincèrement, je ne pense pas que ce soit si grave que je spoile... je dis ça, je dis rien.
Nous sommes donc dans la romance. J'ai lu cette romance en même temps que Pimpi (bon... ok, on a commencé en même temps, j'ai fini une semaine après elle) parce que Fashion avait glissée c'était en rapport avec le comte de Monte Cristo. J'ai arrêté de lire là et ai commandé tout de suite, sans lire la suite du commentaire sur FB... selon elle, ce n'était pas fameux.
Pas fameux, c'est un euphémisme, pour moi. Vous savez, j'aime bien lire de la romance. Je m'attends à beaucoup de guimauve, beaucoup d'adjectifs, de descriptions imagées et tout... mais je soutiens qu'il y a de la romance que je dis "intelligente". C'est à dire des auteurs de romance qui ne prennent par leurs lectrices pour des imbéciles. Et pour parapharaser Stan (le Stan des Boys... voyons, voyons...tsss... un peu de kulture québécoise!), dans mon livre à moi, Virginia Henley a vraiment raté son coup dans le cas de ce roman.
J'aurais dû me méfier hein. Parce que la scène d'ouverture est ma foi... heu... étrange. On y voit une jeune fille de 15 ans et je vous cite quelques extraits des premiers paragraphes... Ceux qui lisent l'anglais vont pouvoir se réjouir de cette trouvaille littéraire.
"As the perfectly formed, timeless shape of the rounded head emerged, still glistening with wetness, Emerald couldn't take her eyes from it. Then came the rest of it, hard, silky, and cylindrical in shape. [...]"
"As she reached out and gently slid her fingers down his glistening skin, just under the head, without warning, he sprayed her face."
Bon, je vous épargne le reste hein... mais ces deux phrases (et d'autres qui sont du même acabit) font partie des trois premiers paragraphes. Vous vous imaginez certainement une scène de c... torride à lire ces extraits? Naaaaa, voyons, bande de débauchés... elle est en train de jouer dans l'eau avec un dauphin... qu'allez-vous penser, elle est pure et n'a que 15 ans... tsssss....
C'est la partie la plus drôle du roman. Sans blague. À part à ce moment, j'ai souri à une seule réplique du héros et pour moi, l'humour dans la romance, c'est primordial. Là, j'ai manqué mon coup.
Mais bon, l'histoire donc. Le comte, vous vous souvenez? Bon, alors je vous explique la comparaison en quelques mots. Les deux ont été emprisonnés injustement, les deux se sont évadés (à l'aide d'un couteau caché entre les deux fesses - non obèses hein... very hard indeed - toute une journée... oui, vous avez le droit d'écarquiller les yeux. Je l'ai fait aussi), les deux nourrissent en eux un désir de vengeance implacable et souhaitent utiliser les proches de leurs ennemis pour ça. La proche en question étant Emerald, qu'il va kidnapper et bon, le reste va suivre. Pendant 421 loooongues pages.
Ici, le manichéisme est élevé au rang de culte, je crois. Les méchants sont très très dégueulasses. Et en plus, parce que les lectrices de romance que nous sommes sommes des connes, c'est bien connu, l'auteur nous précise toutes leurs pensées profondément méchantes, en précisant le plaisir qu'ils ressentent à être méchants. Elle nous explique bien à l'avance tous leurs noirs desseins. Parce que bon, un type qui bat sa femme, la laisse pour morte, tue des gens, trahit tout le monde, torture ses enfants, ça ne suffit pas pour qu'on comprenne hein. Il fallait préciser ce qui se passait dans leurs têtes à ce moment. Et en plus, préciser qu'ils pensent ça méchamment. De toute façon, dans ce roman, tous les anglais sont des gros méchants sans coeur et brutaux qui ne pensent qu'à l'argent et tous les Irlandais sont des gentils au coeur grand comme ça. C'est bien connu non? Pas de zones grises, voyons. Les petits êtres stupide et frivoles que nous sommes pourraient y emmêler leur pauvres neurones sous-développés. Et quand les "bons" font de mauvaises actions, of course, on nous précise que c'est pour le bien ou parce que les autres sont vraiment pas gentils et l'ont bien mérité, non mais.
Ajoutons à ça une jeune fille maltraitée pendant 5 ans, qui a peur de tout, qui est chaste et pure, la parfaite petite lady anglaise complètement drabe quoi (ce sont eux qui le disent, pas moi), qui retrouve en une journée et quart la fougue de sa jeunesse insouciante sans en être marquée le moindrement et qui se transforme en une séductrice complètement agace et en maîtrise de son corps. On va engager des hommes durs et virils pour guérir en un jour toutes les victimes de maltraitance, tiens... pfffff...
Que voulez-vous de plus? Des allusions cochonnes à tout bout de champ, même quand ça n'a aucun espèce de rapport? Une héroïne forte, courageuse, presque une sainte, qui supporte tout mais qui est hyper fougueuse et qui tient tête à son homme? Un bébé supposément mort qu'on réanime à souffler une fois dans sa bouche? Un héros tourmenté par la vengeance que l'amour finit par rendre tout doux, assez pour redevenir "comme avant" après que la douce morale de sa sainte partenaire lui ait fait abandonner ses idées de vengeance (parce que c'est pas bien)...
Il y a tout ça.
Et encore plus.
Bref, je ne sais pas pourquoi je l'ai fini. Call me crazy.
Ceci dit, il a donné lieu à une discussion tardive et fort instructive sur l'origine de l'expression "la semaine des quatre jeudis". Faut voir le bon côté des choses (et non, inutile de chercher le lien... il était tard!)
L'avis de Pimpi!