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Between shades of gray (Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre) - Ruta Sepetys

12 Mars 2014 , Rédigé par Karine :) Publié dans #Littérature "Young Adult"

between-shades-of-gray.jpgJ'avais repéré ce roman il y a un bon bout de temps déjà.  On m'avait dit que c'était over-triste alors j'ai repoussé un peu.  Mais en plein retour-d'un-voyage-bizarre (sérieux, après la chauffeuse-déchaînée-qui-engueule-tout-le-monde et le gars-du-terminus-qui-déconne-avec-les-billets-et qui-ne-veut-pas-que-j'attende-en-dedans, je m'attendais à tout), je me suis dit que ça relativiserait mes "misères de voyageuse".  On peut dire que bon... oui.  Ça relativise et pas à peu près. 

 

Quand ils sont venus les chercher, Lina était en pyjama.  Elle avait 15 ans, fille de professeur d'université en Lituanie.  Nous sommes en 1941.    L'année d'avant, l'URSS a décidé de les annexer et de collectiviser les biens.   Mais le soir de la raffle, Lina ne sait absolument pas ce qui se passe, ni ou elle s'en va.   Son père n'est pas revenu du travail la veille et c'est avec sa mère et son petit frère Jonah qu'elle sera mise dans un train et envoyer à l'autre bout du pays.  

 

Ce récit nous ouvre un pan assez méconnu de l'histoire, celui des déportations Staliniennes.  Comme l'indique l'auteur, les gens ont été emprisonnés une décennie et après leur libération, ils étaient considérés comme des criminels et parler de leur calvaire pouvait leur coûter la vie.   Du coup, certaines petites québécoises n'en savaient pas grand chose.   Mais attention, même si l'horreur est à toutes les pages dans ce roman, l'auteur a su en faire un récit poignant, certes, mais qui évite le mélodrame et l'apitoiement.  Parce qu'étonnament, ce qui ressors de ce roman, c'est une rage de vivre incroyable, souvent de la rage tout court, et des gens qui ont réussi à rester des êtres humains malgré tout, malgré l'oppression.  Les teintes de gris dont il est question dans le titre, elles sont découvertes peu à peu et certains personnages m'ont beaucoup touchée, à la longue.

 

Un roman qui fait mal, c'est certain.  Impossible de ne pas être bouleversé par ces enfants qui grandissent trop vite, qui doivent travailler la terre pour une bouchée de pain sec et risquent de mourir de faim en se faisant traiter de porcs fascistes alors que le NKVD vit très bien juste à côté... et ne les considère pas comme des hommes.  Donc oui, c'est dur.  Mais vu à travers les yeux d'une jeune artiste fan de Munsch qui dessine son quotidien et qui se révolte comme elle peut (c'est à dire silencieusement),  l'horreur est quelque peu transcendée pour nous permettre de voir ce qu'il y a derrière.  

 

Une très belle lecture, donc.  I y a bien une fin un peu rapide qui m'a laissée un peu en plan lors de la lecture... mais à bien y penser...  ça suffisait.  Il ne nous reste qu'à imaginer les années manquantes.   À lire, donc!

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