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Much Ado about Nothing (Beaucoup de bruit pour rien) - William Shakespeare
Commentaire
Je me suis posé des questions à savoir si j'allais "oser" parler de cette relecture de "Much ado about nothing", au cas où des âmes "bien intentionnées" décideraient encore de me "faire la charité" de m'instruire face aux implications cachées des pièces de Shakespeare (désolée, tant de mauvaise foi et de suffisance, j'en ris encore!). Mais bon, comme il y a du David (avec plusieurs "i") d'impliqué, je me dis que je risquerai - et assumerai - les commentaires me traitant de dinde avec ce fabuleux billet Davido-Shakespearien.
L'édition "No fear" est l'édition... la moins chère que j'ai trouvée. C'est d'ailleurs mon premier essai avec celle-ci et si j'imagine qu'elle peut être utile pour certaines pièces, dans ce cas-ci, la traduction moderne ne m'aurait pas été indispensable vu que le texte se lit tout de même très bien. En effet, ce n'est pas en vers, ce qui facilite déjà beaucoup et c'est beaucoup plus compréhensible que certaines autres pièces, question texte. C'est une pièce ma foi très drôle, qui devient parfois presque comédie de situation (bon, ok, j'avoue, j'ai le jeu des acteurs en tête... ceci doit renforcer ma vision des choses) et qui est ma foi... très bien nommée! Attention, hein, j'ai adoré ma relecture mais quelle histoire et j'aime toujours autant me délecter des mots de Shakespeare (même s'il paraît que c'est maaaal)... pour des rumeurs!
L'histoire est ma foi bien connue. La demeure de Leonato est en émoi quand arrivent Don Pedro et deux de ses principaux officiers, Claudio et Benedick (ainsi que plusieurs de leurs hommes). Hero, la fille de Leonato et Claudio tombent rapidement en amour l'un avec l'autre tandis que Benedick et Beatrice, la nièce du même Leonato, se chamaillent sans arrêt et se lancent pointe sur pointe. Mais un vilain, Don John le bâtard, décide de ruiner le bonheur de Claudio et Hero par une sombre machination.
Ne le cachons pas, même dans la lecture de la pièce, c'est surtout tout ce qui concerne Béatrice et Benedick, ainsi que Dogberry et ses acolytes, qui m'a fait rire. Claudio et Hero sont beaux, gentils, vertueux (parfois crédules mais bon... sans ça, ce ne serait pas drôle) mais ce ne sont pas les personnages qui me sont apparus comme ayant le plus de substance. Toutefois, les jeux de mots et les piques que se lancent Bénédick et Béatrice me font mourir de rire (Shakespeare est le roi des doubles-sens) et leur mauvaise foi est jubilatoire. Les stratagèmes sont complètement loufoques (disons que ça n'en prend pas tant que ça pour les convaincre) et le tout se tient parfaitement, même si ce n'est qu'un - habile - échafaudage de rumeurs, de notes et de déguisements divers. Mention spéciale à toutes les scènes impliquant Dogberry et les gardiens, qui tentent d'employer le plus de grands mots possible... systématiquement à contresens. Hilarant.
Je crois que personne ne sera surpris d'apprendre que j'ai fait un petit mini-détour à Londres pour aller voir MON David dans le rôle de Bénédick, n'est-ce pas? C'est que j'habite quand même juste à côté. Un délire-copines m'a donc permis de voir cette adaptation - avec des yeux enamourés mais BEAUCOUP de classe, même Isil le reconnaîtra - au Wyndham Theatre, en pleine soirée de la St-Jean. J'ai d'ailleurs dû prendre cette pancarte (ma foi très peu représentative de la pièce, en fait... limite qu'on s'attendrait à une version gothique, à la regarder) en photo 10 fois sur Charing Cross Road. À chacun de mes passages, en fait. Mais bon, c'est une autre histoire, celle de ma relative follerie!
Nous avons eu droit à une mise en scène "années 80" mettant en relief le côté "grosse farce" de la pièce et permettant de charmantes extravagances vestimentaires (faites que quelques éléments de cette mode ne revienne jamais) et musicales. On garde - en grande partie - les mots de Shakespeare, avec quelques adaptations, mais nous avons aussi pu voir un gogo boy et une choré disco pas piquée des vers. On a aussi choisi d'éliminer le personnage d'Antonio pour laisser place à Innogen, la mère de Hero. J'avoue que pour ce coup-là, je n'ai pas vraiment compris le rationnel... mais bon, qui suis-je pour questionner!
Voici donc le moment où je perds toute objectivité. David Tennant is a god. Rien de moins. J'ai même hésité à mettre une majuscule. Je n'ai aucunement vu le Docteur dans son interprétation (certaines ne sont pas d'accord... mais bon), il a une présence extraordinaire et il est extrêmement généreux, à la fois avec le public et avec ses partenaires. Rien de moins. Bon, moi, je ne voyais que lui, hein... mais il s'agit tout de même de moi. La scène où Benedick - supposément caché - écoute la conversation des autres hommes au sujet de Béatrice m'a fait littéralement pleurer de rire. Non mais quel acteur! Je dirais toutefois que j'attendais énormément de Catherine Tate (que j'adorais dans le rôle de Donna) et que j'ai été un peu déçue. Tout le côté comique y était, toutes les mimiques... mais on dirait que côté charisme, ça passait beaucoup moins bien. La bande de Dogberry était toutefois réellement à la hauteur... quels fous rires!
Bref, une soirée géniale, avec des copines géniales. Si vous retournez voir David à Londres, vous me prenez un billet, les filles! Je m'organiserai pour venir ensuite!
PS: J'ai pris les photos sur google... et j'ai perdu les sites. Ou alors j'ai vu la même photo 15 fois et je ne sais pas d'où elle vient à l'origine. Si j'ai commis un terrible impair et que je vous ai piqué quelque chose... vous me le dites, je cite, et je corrige!