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Elizabeth et son jardin allemand - Elizabeth Von Arnim
Présentation de l'éditeur
"Élizabeth et son jardin allemand raconte l'installation des Arnim dans leur domaine de Prusse orientale, rédigée sous forme de journal intime. Paysagiste suave, souveraine dans l'évocation d'un parterre de tulipes, d'un traîneau soulevant la neige ou d'un pique-nique au bord de la Baltique gelée, elle est toutefois insurpassable de vacherie distinguée. Peu soucieuse de l'opinion, indépendante, énergique, sachant "saisir la chance au cou", toute à sa folie botanique, Elizabeth en son jardin descendue nous administre la preuve que rien ne vaut une écriture ferme et une désolante absence de charité pour faire un bon livre."
Commentaire
Cette lecture était tout simplement dé-li-ci-eu-se! J'avoue que je m'attendais à un traité de jardinage mais "Elizabeth et son jardin allemand", ce n'est pas que ça. Ça aurait été un peu sous-estimé l'auteure de "Avril enchanté", que j'ai adoré, en fait.
Ce roman est en sorte le journal intime d'Elizabeth (l'auteure, quoi) qui vit pendant un an dans le domaine de son mari, en Prusse. Elle s'y découvre une passion intense pour le jardinage (sans jamais toucher une pelle ou une motte de terre, à son grand désespoir) et passer du bon temps dans son jardin devient le centre de sa vie, parfois un peu dérangée par des visiteurs, son mari gentiment surnommé "L'Homme de Colère" et ses trois filles (le bébé d'avril, le bébé de mai et le bébé de juin).
Les descriptions du jardin sont magnifique. L'amour de la nature transparaît à chaque ligne et nous nous émerveillons avec elle de ces bonheurs simples et de ses beautés quotidiennes. Elizabeth se fiche des qu'en dira-t-on et des obligations féminines. C'est une originale, une indépendante, qui est tout à fait certaine de ne pas réellement se plier aux caprices de la société. Tout en acceptant comme son dû tous les privilèges que lui confère la dite bonne société et en méprisant de façon ma foi très "classy" tous et chacun.
Et je pense que c'est cette partie que j'ai préféré, même s'il m'était impossible de ne pas sourire devant la beauté d'une promenade sur la neige ou d'un après-midi à l'ombre d'un buisson de roses (elle écrit selon moi magnifiquement bien et sait saisir le détail qui fait la différence). En fait, c'est d'une mauvaise foi incroyable, le tout caché sous une très épaisse couche de vernis distingué. Je me demande si elle s'en rendait compte en fait! Selon Forster, qui a travaillé pour elle, elle n'était pas facile à vivre, la baronne!
Si Elizabeth se dit très douée pour le bonheur et la simplicité (souvenez-vous qu'elle vit dans limite un château et qu'elle n'a aucune espèce de réelle obligation à part de choisir des graines dans un catalogue), tout l'énerve! Les voisins, les serviteurs (qu'elle considère limite comme une sous-espèce humaine), les visiteurs, son mari et souvent même ses amis et ses enfants, qui la dérangent quand elle est très occupée (à rêvasser au jardin). Rien ni personne ne la satisfait, à part ses arrangement floraux. Elle vit dans un monde à part de la réalité, n'a AUCUNE mais alors là AUCUNE compassion pour les petites gens, qui lui doivent tout et nous expose ça dans un style tout à fait gracieux, comme si c'était la plus normale des choses.
Délicieux, je vous dis!
Bref, j'ai beaucoup aimé et je lirai volontiers autre chose de l'auteure. Ça adonne bien, j'ai Vera et En caravane dans ma pile. Le hasard fait bien les choses, n'est-ce pas? (Oui, le hasard. Je suis d'aussi mauvaise foi qu'Elizabeth!)
Oui, oui, ça compte. Von Arnim était de nationalité britannique, même si elle est née en Australie et était mariée à un barron allemand!