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Les Anonymes - R. J. Ellory
Présentation de l'éditeur
"Washington, quatre meurtres, quatre modes opératoires identiques. L'inspecteur Miller enquête sur ce serial-killer. Il découvre qu'une des victimes vivait sous une fausse identité. Ce qui semblait être une banale enquête de police prend une ampleur différente, et va conduire Miller jusqu'aux secrets les mieux gardés du gouvernement américain."
Commentaire
Ok, commençons par une note à moi-même pour ne pas que j'achète deux fois le même livre: Les Anonymes est une traduction de "A simple act of violence", paru en 2006 en VO. Voilà, c'est dit! Et me voilà démêlée!
J'étais euphorique quand j'ai découvert ce livre surprise dans ma boîte aux lettres, gracieuseté de Solène et des éditions Sonatine. En effet, j'avais été complètement transportée dans l'univers de "Seul le silence" et j'espérais retrouver ces sensations dans ce roman. Toutefois, si j'ai globalement aimé et si je peux objectivement dire que ce thriller politique est bien construit, le genre même du roman - avec ces histoires politiques et les magouilles de diverses organisations gouvernementales américaines - a fait que mon intérêt à sensiblement baissé aux alentours de la page 200. Considérablement, même. En effet, il se passe un long moment où nous avons en main tous les éléments et où nos inspecteurs pataugent joyeusement, se butant à porte fermée sur porte fermée. Il se passe donc beaucoup de petites choses, mais la trame principale avance relativement peu.
Mais commençons pas le début. L'inspecteur Miller, qui se sort tout juste d'un scandale, est amené à enquêter sur une sordide histoire de meurtres en série. Sauf qu'on se rend rapidement compte que ce n'est que la pointe de l'iceberg et qu'il s'agit en fait d'une histoire politique impliquant la CIA. L'idée n'est pas nouvelle: un gouvernement pion dans les mains de cette agence, du financement caché, une CIA toute puissante. On a déjà vu ça et on n'évite pas certains clichés. Toutefois, le traitement qui en est fait a le mérite d'être un peu différent. Le livre alterne l'histoire à la troisième personne de l'inspecteur Miller et les récits - à la première personne - de John Robey, qui connaissait la victime du dernier meurtre en série.
Si les inspecteurs m'ont semblé assez simplements construits, le personnage de Robey m'a fascinée et dès le début. Il joue visiblement avec la police, mais si on se doute du pourquoi, nous n'en sommes pas absolument certains et de toute façon, cette relation qu'il établit avec Miller, ses agissements, tout est aux limites de la lucidité extrême et de la folie. On décrit avec justesse l'entrée de jeunes exaltés qui veulent changer le monde dans un milieu qui les engloutit assez vite et on suit leur évolution. C'est d'ailleurs à partir du moment où Robey devient plus central à l'histoire que l'atmosphère s'épaissit et que la tension devient palpable. C'est aussi à partir de ce roman que j'ai raccroché à l'histoire... et que j'ai tourné les dernières pages à toute vitesse.
Un roman qui plaira aux amateurs de thrillers politiques mais qui m'a moins convaincue que "Seul le silence". Je n'étais peut-être pas le public cible, n'étant pas portée naturellement vers les histoires de politique, de pouvoir et de gros sous, mais après un moment de découragement, j'y ai quand même trouvé mon compte. Le talent de conteur d'Ellory ressort avec force dans la dernière partie et je n'en ai certes pas fini avec cet auteur.
Merci à Solène et aux éditions Sonatine!