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Drood - Dan Simmons
Résumé
"Drood ... c'est le nom et le cauchemar qui obsèdera Charles Dickens pendant les cinq dernières années de sa vie.
Le 9 juin 1865, Dickens et sa maîtresse retournent secrètement à Londres quand leur train déraille. Tous les wagons de première classe sauf celui de Dickens sont réduits en miettes dans la vallée plus bas. Quand Dickens descend dans la vallée pour secourir les blessés, sa vie sera changée et il s'ensuivra un cauchemar de 5 ans.
Drood... c'est le nom que Dickens chuchote à son amie Wilkie Collins. Auteur moins connu à l'époque, adepte du laudanum, Collins heurte les sensibilités londoniennes en vivant avec une maîtresse tout en ayant un enfant d'une autre. Mais il est le seul homme avec qui Dickens partage son secret...
De plus en plus obsédé par les cryptes et les cimetières, Dickens cesse d'écrire pendant 4 ans et se balade la nuit dans les pires rues et catacombes de Londres. Finalement, il commence à écrire son dernier roman inachevé "Le mystère d'Edwin Drood"...
(demi-traduction de la page intérieure de la jaquette... trop paresseuse pour faire ça comme il faut!!!)
Commentaire
Je l'attendais avec impatience, celui-là!! Pimpi et moi en parlions depuis plusieurs semaines, j'ai lu récemment "Le mystère d'Edwin Drood" pour mieux comprendre ma lecture... j'étais prête!!! Je me suis donc attaquée avec enthousiasme à cette méga brique de 771 pages (j'ai d'ailleurs gardé une tendinite du pouce comme souvenir de lecture) mais j'ai tout de même mis une semaine à passer au travers... mais ça, c'est la faute d'un certain docteur!!
L'histoire est racontée au "je" par un certain Wilkie Collins, auteur. Il s'agit d'une forme de mémoire qu'il destine à être publié plus de 100 ans après sa mort et il s'adresse au Lecteur du futur à plusieurs endroits. Nous avons donc droit è un narrateur totalement partial, d'une mauvaise foi tellement exagérée qu'elle est drôle (le voir descendre les romans de Dickens et remonter les siens, c'est vraiment comique) et surtout totalement non-fiable étant donné qu'il est presque 24 heures sur 24 sous l'influence du laudanum (en quantité disons... 300 fois plus élevées que la dose prescrite) ou de l'opium. J'ai trouvé particulièrement intéressant ce point de vue car il nous met dans une ambiance un peu nébuleuse, vue à travers un miroir déformant ou une espèce de brume d'opium où il est difficile de discerner le vrai du faux. Le personnage de Wilkie Collins, bien que totalement détestable dans ce roman, est malgré tout bien intéressant dans sa relation avec Charles Dickens. Ce mélange de compétition, de jalousie, d'admiration, d'affection et de haine est particulier et le personnage de Collins n'en semble même pas réellement conscient. Son évolution est également assez spéciale (j'aurais utilisé le mot "particulière" mais je pense que j'en abuse réellement dans ce paragraphe) et à certains moment, j'ai réellement écarquillé les yeux à la lecture de certaines choses!!
Disons que pour un fan de Dickens, plusieurs passages du livre sont réellement savoureux. Le portrait de Dickens esquissé, malgré le regard biaisé de Wilkie Collins, m'est apparu comme très sympathique (bon, pas toujours, mais souvent!), très vivant. J'ai cru voir Dickens s'animer sous mes yeux (bon... une vision de Dickens, du moins!). De plus, la ville de Londres, la ville de Rochester et Gad,s Hill, la maison de Dickens, sont tellement réelles!! J'ai eu l'impression d'y être. Bon, ok, l'écriture n'est pas réellement "victorienne" et elle n'en a que l'apparence mais ça passe quand même très bien.
Ce que j'ai le plus aimé dans ce livre??? Les références! Les multiples références! Références à Edwin Drood, à Bleak House et à "Our mutual friend" (que je n'ai pas lu) surtout mais également à plusieurs autres scènes, pièces et romans Dickensiens. Références aussi à "La dame en blanc" et "The Moonstone" de Collins (pas lus non plus). J'ai presque sauté de joie quand je reconnaissais les modèles pour certains personnages, les façons de parler, de se comporter. Wilkie Collins analyse certaines oeuvres en "collègue écrivain" en les détaillant, en en discutant... c'est vraiment intéressant. Par contre, gare aux spoilers!!! Aurais-je tant aimé si je n'avais pas lu "Edwin Drood" avant? Probablement pas. Il y a beaucoup beaucoup de comparaisons, de points communs... si je n'avais pas pu les repérer, j'aurais probablement beaucoup moins apprécié. En fait, si les personnages n'avaient pas été Dickens et Collins, je ne suis pas certaine que mon avis serait le même... il faut dire que ces légendes de la littérature ont été pour moi l'attrait principal du roman. On sens que l'auteur a fait ses devoir et le livre est très documenté (du moins, ça colle avec ce que j'ai lu ailleurs, à part l'histoire principale).
Donc non, si ça n'avait pas été Dickens et Collins, je n'aurais pas autant apprécié. Parce que oui, l'histoire est intéressante mais en relation avec les écrits. En soi bon... ça m'a tenue en haleine, je ne me suis pas ennuyée mais j'avoue avoir trouvé des longueurs, surtout dans la première partie du roman. Le narrateur est complètement parti sur les vapeurs d'opium et s'égare, passant d'un sujet à l'autre, d'un épisode à l'autre. Ça m'a quand même pris un moment pour comprendre où il s'en allait et peut-être était-ce le but recherché par l'auteur. Mais à un moment, il a fallu que je décide de me laisser porter par tout ça parce que je me demandais vraiment, vraiment où ça s'en allait tout ça. Il y a certains trucs que je suis pas certaine d'avoir compris mais je pense que ça, c'est normal vu que le narrateur ne comprend plus grand chose lui-même, un moment donné. Et disons que Wilkie, il a la langue bien pendue! J'ai d'ailleurs hâte de voir l'opinion des grands admirateurs de Wilkie Collins à la lecture de ce livre... vraiment hâte!!
Bref, un roman que je conseillerais aux amateurs de Dickens sans hésitation. Malgré mes quelques réserves, c'est une lecture que j'ai beaucoup appréciée et j'avoue qu'une scène, à la page 680 m'a vraiment émue. Maintenant, j'ai le goût de tout lire Dickens et de tout lire Collins aussi!!! C'est vilain, ça!!
Je vous invite à aller voir le billet de Pimpi (nous avions décidé de les publier en même temps) et le très beau billet d'Isil qui était aussi impatiente - sinon plus - que nous!!!
8/10
"Drood ... c'est le nom et le cauchemar qui obsèdera Charles Dickens pendant les cinq dernières années de sa vie.
Le 9 juin 1865, Dickens et sa maîtresse retournent secrètement à Londres quand leur train déraille. Tous les wagons de première classe sauf celui de Dickens sont réduits en miettes dans la vallée plus bas. Quand Dickens descend dans la vallée pour secourir les blessés, sa vie sera changée et il s'ensuivra un cauchemar de 5 ans.
Drood... c'est le nom que Dickens chuchote à son amie Wilkie Collins. Auteur moins connu à l'époque, adepte du laudanum, Collins heurte les sensibilités londoniennes en vivant avec une maîtresse tout en ayant un enfant d'une autre. Mais il est le seul homme avec qui Dickens partage son secret...
De plus en plus obsédé par les cryptes et les cimetières, Dickens cesse d'écrire pendant 4 ans et se balade la nuit dans les pires rues et catacombes de Londres. Finalement, il commence à écrire son dernier roman inachevé "Le mystère d'Edwin Drood"...
(demi-traduction de la page intérieure de la jaquette... trop paresseuse pour faire ça comme il faut!!!)
Commentaire
Je l'attendais avec impatience, celui-là!! Pimpi et moi en parlions depuis plusieurs semaines, j'ai lu récemment "Le mystère d'Edwin Drood" pour mieux comprendre ma lecture... j'étais prête!!! Je me suis donc attaquée avec enthousiasme à cette méga brique de 771 pages (j'ai d'ailleurs gardé une tendinite du pouce comme souvenir de lecture) mais j'ai tout de même mis une semaine à passer au travers... mais ça, c'est la faute d'un certain docteur!!
L'histoire est racontée au "je" par un certain Wilkie Collins, auteur. Il s'agit d'une forme de mémoire qu'il destine à être publié plus de 100 ans après sa mort et il s'adresse au Lecteur du futur à plusieurs endroits. Nous avons donc droit è un narrateur totalement partial, d'une mauvaise foi tellement exagérée qu'elle est drôle (le voir descendre les romans de Dickens et remonter les siens, c'est vraiment comique) et surtout totalement non-fiable étant donné qu'il est presque 24 heures sur 24 sous l'influence du laudanum (en quantité disons... 300 fois plus élevées que la dose prescrite) ou de l'opium. J'ai trouvé particulièrement intéressant ce point de vue car il nous met dans une ambiance un peu nébuleuse, vue à travers un miroir déformant ou une espèce de brume d'opium où il est difficile de discerner le vrai du faux. Le personnage de Wilkie Collins, bien que totalement détestable dans ce roman, est malgré tout bien intéressant dans sa relation avec Charles Dickens. Ce mélange de compétition, de jalousie, d'admiration, d'affection et de haine est particulier et le personnage de Collins n'en semble même pas réellement conscient. Son évolution est également assez spéciale (j'aurais utilisé le mot "particulière" mais je pense que j'en abuse réellement dans ce paragraphe) et à certains moment, j'ai réellement écarquillé les yeux à la lecture de certaines choses!!
Disons que pour un fan de Dickens, plusieurs passages du livre sont réellement savoureux. Le portrait de Dickens esquissé, malgré le regard biaisé de Wilkie Collins, m'est apparu comme très sympathique (bon, pas toujours, mais souvent!), très vivant. J'ai cru voir Dickens s'animer sous mes yeux (bon... une vision de Dickens, du moins!). De plus, la ville de Londres, la ville de Rochester et Gad,s Hill, la maison de Dickens, sont tellement réelles!! J'ai eu l'impression d'y être. Bon, ok, l'écriture n'est pas réellement "victorienne" et elle n'en a que l'apparence mais ça passe quand même très bien.
Ce que j'ai le plus aimé dans ce livre??? Les références! Les multiples références! Références à Edwin Drood, à Bleak House et à "Our mutual friend" (que je n'ai pas lu) surtout mais également à plusieurs autres scènes, pièces et romans Dickensiens. Références aussi à "La dame en blanc" et "The Moonstone" de Collins (pas lus non plus). J'ai presque sauté de joie quand je reconnaissais les modèles pour certains personnages, les façons de parler, de se comporter. Wilkie Collins analyse certaines oeuvres en "collègue écrivain" en les détaillant, en en discutant... c'est vraiment intéressant. Par contre, gare aux spoilers!!! Aurais-je tant aimé si je n'avais pas lu "Edwin Drood" avant? Probablement pas. Il y a beaucoup beaucoup de comparaisons, de points communs... si je n'avais pas pu les repérer, j'aurais probablement beaucoup moins apprécié. En fait, si les personnages n'avaient pas été Dickens et Collins, je ne suis pas certaine que mon avis serait le même... il faut dire que ces légendes de la littérature ont été pour moi l'attrait principal du roman. On sens que l'auteur a fait ses devoir et le livre est très documenté (du moins, ça colle avec ce que j'ai lu ailleurs, à part l'histoire principale).
Donc non, si ça n'avait pas été Dickens et Collins, je n'aurais pas autant apprécié. Parce que oui, l'histoire est intéressante mais en relation avec les écrits. En soi bon... ça m'a tenue en haleine, je ne me suis pas ennuyée mais j'avoue avoir trouvé des longueurs, surtout dans la première partie du roman. Le narrateur est complètement parti sur les vapeurs d'opium et s'égare, passant d'un sujet à l'autre, d'un épisode à l'autre. Ça m'a quand même pris un moment pour comprendre où il s'en allait et peut-être était-ce le but recherché par l'auteur. Mais à un moment, il a fallu que je décide de me laisser porter par tout ça parce que je me demandais vraiment, vraiment où ça s'en allait tout ça. Il y a certains trucs que je suis pas certaine d'avoir compris mais je pense que ça, c'est normal vu que le narrateur ne comprend plus grand chose lui-même, un moment donné. Et disons que Wilkie, il a la langue bien pendue! J'ai d'ailleurs hâte de voir l'opinion des grands admirateurs de Wilkie Collins à la lecture de ce livre... vraiment hâte!!
Bref, un roman que je conseillerais aux amateurs de Dickens sans hésitation. Malgré mes quelques réserves, c'est une lecture que j'ai beaucoup appréciée et j'avoue qu'une scène, à la page 680 m'a vraiment émue. Maintenant, j'ai le goût de tout lire Dickens et de tout lire Collins aussi!!! C'est vilain, ça!!
Je vous invite à aller voir le billet de Pimpi (nous avions décidé de les publier en même temps) et le très beau billet d'Isil qui était aussi impatiente - sinon plus - que nous!!!
8/10