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Monsieur Dick - Jean-Pierre Ohl
Présentation de l'éditeur
" Le narrateur, François Daumal, nourrit une passion exclusive pour Dickens.
Il est hanté par le désir de connaître la fin que prévoyait de donner le grand écrivain à son ultime roman, Le Mystère d'Edwin Drood, dont l'inachèvement a suscité jusqu'à nos jours un déluge d'hypothèses parfois délirantes. Mais Daumal a un rival, en la personne de Michel Mangematin, qui poursuit la même chimère… Sous le regard d'un vieux libraire mystérieux, M. Krook, les deux jeunes gens se livrent à un duel acharné, qui se prolonge sur le terrain amoureux. Les énigmes se multiplient, les rebondissements emportent le récit d'une époque à l'autre sur un rythme effréné, en compagnie de personnages extravagants dignes de Miss Havisham ou de Mr Pickwick. Lequel des deux jeunes hommes découvrira le secret d'Edwin Drood ?"
Commentaire
Ça fait combien de temps que je casse les oreilles à tout le monde parce que je veux absoooolument lire ce livre? Je me rappelle l'avoir cherché à Paris en 2008, ça donne une idée. Et j'étais déjà désespérée. Il a fallu que la bonne fée Delphine me rende visite et me l'apporte gentiment pour que je puisse enfin le lire.
Bien entendu, il y a un nom en particulier qui avait attisé ma convoitise: Dickens. Le seul, l'unique. Dickens, mon amour. Ok, l'un de mes amours! Parce qu'on sent sa présence dans tout le roman, que ce soit par des allusions directes à des personnages ou à des oeuvres, mais aussi par son existence qui fascine, qui a marqué son temps. C'est que Dickens était une vedette à l'époque. Et ce magnétisme s'exerce à presque un siècle de distance sur deux étudiants qui rêvent d'élucider le mystère d'Edwin Drood: François Daumal et Michel Mangematin.
Ce fut un réel plaisir de plonger dans cet univers qui nous promène de l'époque de Dickens, telle que racontée par le journal d'un étudiant qui a rencontré Dickens à la fin de sa vie, Évariste Borel, à celle des deux étudiants passionnés qui visitent la librairie d'un certain Mr. Krook et qui se nourrissent de leur passion littéraire. Les premières pages nous introduisent à un certain Monsieur Dick et nous savons déjà qu'il y aura un drame. Et ce savoir a teinté toute ma lecture et lui a donné une dimension fataliste, inquiétante. Michel et François sont très différent. Le premier est ambitieux, volontaire tandis que le second vit davantage dans l'oeuvre de Dickens et a du mal à habiter le monde réel, ses pensées et sa réalité s'échappant inexorablement vers l'ère victorienne telle qu'emprisonnée dans les livres de Charles Dickens. "Jamais je ne deviendrai le héros de ma propre vie.", affirme-t-il d'emblée.
Tout au long du roman, nous suivons leurs hypothèses sur Edwin Drood (le roman de style policier, probablement inspiré par les oeuvres de Wilkie Collins, que Dickens n'a jamais achevé) mais nous suivons aussi l'aventure d'Évariste, contemporain de Dickens. Nous les suivons pour savoir non pas ce qui va arriver, car on le sait dès le début, mais comment. J'ai aimé cette atmosphère Dickensienne, avec des personnages aux noms farfelus et aux caractéristiques frappantes, presque caricaturaux, par moments. J'ai aimé voir apparaître les noms de mes romans préférés, leurs héros, ainsi que les citations et allusions qui nous font des clins d'oeil au détour d'une page. J'ai aimé aussi revoir Rochester en pensée et Gad's Hill Place, lieux visités l'été dernier. J'ai aimé aussi les différences de ton dans les parties modernes et le journal d'Évariste. L'auteur nous promène un peu partout dans son univers et ça me plaît.
Une excellente lecture pour moi, même si un semblant d'interrogation subsiste toujours dans ma petite tête après ma lecture de ce roman, même si j'ai ma petite idée. Je me plongerai donc rapidement dans Les maîtres de Glenmarkie, du même auteur, qui attend sagement dans ma pile!!!