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Chronique d'une incompétente du ménage
Vous avez déjà pu le constater à plusieurs plusieurs occasions, le ménage et moi, on n'est pas copains. C'est bien simple, je déteste ça. Et comme je suis la reine de la procrastination, disons que les tâches que j'aime moins (ok, soyons honnêtes... de dire "celles que je déteste le plus" serait plus réaliste) ont parfois tendance à prendre le bord. Juste parfois.
Comme maintenant, quoi.
Bref, je n'aime pas faire du lavage. Je trouve que ça fait du bruit, que ma nouvelle ("nouvelle", ça veut dire "vielle de 3 ans") machine meilleure pour l'environnement prend 4 fois le temps de l'ancienne et en plus, elle a l'habitude de se balader allègrement hors de son trou, soit au beau milieu de ma cuisine. Sans compter que quand je lave, je suis trop paresseuse pour aller accrocher les vêtements sur les supports au sous-sol. Résultat, ma cuisine ressemble à un campement gitan. Jusqu'à ce que je me décide à les ranger. Genre, un moment donné.
Pour tout ça (et pour réparer les résultats de mes nombreuses mini-catastrophes), j'ai une femme de ménage. Qui fait, normalement, le lavage. Mais allez donc savoir pourquoi, aujourd'hui, je me sentais l'âme d'une parfaite petite ménagère et j'ai décidé d'ouvrir les portes accordéon et de faire face aux deux bêtes que sont la laveuse et la sécheuse.
Ok, peut-être que ça avait quelque chose à voir avec le fait que le plancher de ma chambre était devenu limite non carossable en raison des nombreuses piles de vêtements et de serviettes "à laver" joliment triés par couleur, chaque pile étant elle-même classée sur le plancher dans l'ordre des couleurs de l'arc-en-ciel. Les piles déjà faites, je me disais que ça faisait limite rangé.
Limite.
Genre que tout de même, je fermais précautionneusement la porte de la dite chambre dès que quelqu'un passait à proximité de la maison. Mais passons.
Toujours est-il que j'ai pris mon courage (et mes vêtements) à deux mains et que j'ai décidé de m'y mettre. Sérieusement, ça allait suuuuper bien. Aucun t-shirt neuf rouge pétant ne s'était accidentellement aventuré dans la pile des blancs, aucun haut à paillette n'avait décidé de se dépailletter dans la laveuse, aucun papier n'avait été oublié dans une poche. Même que tous mes vêtements avaient encore leur grandeur normale à la fin de l'aventure. C'était limite trop beau.
Encouragée par mes récents succès, je regarde mon lit et je me dis que tiens, laver les draps, ce serait une bonne idée, tant qu'à faire. Let's go, met le tout dans la laveuse, pèse sur le piton start (en n'oubliant pas le savon... avouez que vous êtes impressionnés) et je contemple mon oeuvre.
C'est après que j'ai commencé à chercher mon autre set de draps. Regarde dans mon garde-robe... pas de draps. Regarde dans la chambre d'amis... nope. Regarde dans la lingerie... pas plus.
Bordel. Il faut que je me rende à l'évidence. C'est TOUJOURS ma femme de ménage qui change mon lit. Résultat... JE N'AI AUCUNE CRISSE D'IDÉE D'OÙ SONT RANGÉS LES DRAPS DANS MA PROPRE MAISON! Non mais c'est tu pas la loose, ça?
Et le résultat du résultat? Me voilà donc à une heure du matin (oui, j'ai décidé ça limite en pleine nuit), avec un lit pas de draps ni de douillette parce qu'ils sont dans la laveuse. Qui, selon ce qui est écrit sur la machine, va finir sa run dans 47 minutes. Et encore, ils ne seront pas secs, là. Et j'ai du mal à garder les yeux ouverts. Je suis sur le bord de devoir les accrocher avec des cure-dents.
Donc, mon zèle ménager va faire que je vais finir par devoir dormir sur le divan, dans mon sac de couchage. Dans le salon parce que j'espère encore entendre la machine quand elle va jouer la petite chanson de fin de cycle de lavage. Avec un peu de chance, ça va me réveiller et je vais pouvoir pitcher le tout dans la sécheuse et éviter de devoir tout relaver demain matin pour cause de "ça sent le linge qui a passé la nuit dans la laveuse".
Oui, je sais. C'est beau l'espoir.
Parlez-moi d'une parfaite petite ménagère...