The moveable feast (Paris est une fête) - Ernest Hemingway
Présentation de l'éditeur
"Publié de façon posthume en 1964, "A moveable feast", les mémoires d'Ernest Hemingway dans le Paris des années 20, reste l'un de ses ouvrages les plus aimés. Depuis que les papiers personnels d'Hemingway ont été rendus publics en 1979, les chercheurs ont examiné et débattu des changements qui ont été effectués sur le texte avant sa publication. Cette édition spéciale restaurée présente le texte comme son auteur avait l'intention qu'il soit publié. [...]"
Commentaire
De Hemingway, j'ai lu quelques trucs suite à une visite à Key West, en Floride. Ça fait longtemps. Et sincèrement, je n'en garde que peu de souvenirs. J'ai eu envie de lire ces mémoires après avoir lu "The Paris Wife", qui porte principalement sur cette période. Et j'ai en effet pu constater que Paula McCain, l'auteur du roman, s'est certainement beaucoup inspirée de ce recueil de textes pour bâtir son roman.
Hemingway tente de préciser (dans ses nombreuses tentatives de préface) qu'il s'agit de fiction car la mémoire est trompeuse et la vision des événements toujours biaisée. Il a probablement raison. Car le Hemingway qui s'auto-dépeint ici est nettement plus sympathique que ce que j'en ai lu partout ailleurs. Oui, il s'admet des fautes, des travers, des remords par rapport à sa première épouse, mais en gros, il se décrit comme un jeune homme exalté, relativement stable, qui veut réussir, qui se passionne pour son écriture, qui s'en nourrit. Les chapitres sont plutôt des nouvelles, qui relatent une aventure particulière, qui ont rapport à un lieu, à une personne. On sent que c'est écrit longtemps après coup et une atmosphère de nostalgie pour l'époque, pour ce Paris-là et - surtout, je crois - pour le jeune homme qu'il était. On rencontre Ezra Pond, F.S Fitzgerald (rarement à jeun), Gertrude Stein et plusieurs autres. Personne n'est idéalisé, loin de là. C'est l'époque et la vie d'artiste bohême auprès d'une petite communauté d'exilés qui l'est. On se balade dans les cafés, les rues... le tout dans le style déclaratif d'Hemingway, que j'ai toujours du mal à décrire.
Bien entendu, certaines histoires sont moins bonnes que d'autres (pour certaines qui sont éditées pour la première fois, on comprend aisément pourquoi). J'ai aimé les aventures avec Fitzgerald, la Shakespeare and Co et les souvenirs des vacances en montagne. Même si c'est relativement peu descriptif, on s'y croirait. Par contre, même si Hemingway mentionne que Hadley, sa première femme, est l'héroïne de ce roman, elle semble limite simplette quand il en parle. Elle n'existe pas, proprement dit et semble servir de faire valoir au grand auteur, même s'il est mentionné plusieurs fois qu'ils s'aimaient à la folie. Et ça, ce souvenir d'un grand amour, un amour qu'on croit plus fort que tout, c'est touchant.
Je ne me souvenais pas avoir tant apprécié la plume d'Hemingway quand j'avais lu ses écrits. Pourtant, dans ce contexte, ça m'a beaucoup plu et ça m'a donné le goût de lire ou de relire certains romans. Lucky me... il y en a quelques uns dans la pile!