The lost art of keeping secrets (L'amour comme par hasard) - Eva Rice
Ce roman, je l'ai vu partout en 2009, quand il y a eu parution au Livre de poche. J'imagine qu'il y avait du SP là-dessous, n'est-ce pas! Ceci dit, ce n'est que maintenant que j'ai eu envie de le découvrir. La cause? Le titre en anglais. J'adore. Vraiment. Et en plus, j'avais besoin d'un roman doudou et c'est tout à fait ce que j'ai trouvé entre ces pages.
On est en 1954. La narratrice, c'est Pénélope. À 18 ans, elle fait partie de la noblesse désargentée et habite avec sa mère, jeune veuve éplorée de 35 ans et son frère Inigo, qui ne jure que par la musique rock. Sa demeure, c'est Milton Magna. Médiévale, magnifique, complètement hors du temps. Mais aussi au bord de l'effondrement pour cause de manque d'entretien et de dettes.
Sa vie va changer quand un jour, elle monte dans un taxi avec Charlotte, jeune fille mondaine brillante et pétillante, qui veut absolument de la compagnie pour aller prendre le thé chez sa tante Clare. Improbable, soit. Mais tellement excitant pour Pénélope.
Je ne vous mentirai pas, ce livre n'a pas de Message Profond ou une réelle Écriture. Il n'aura pas changé ma façon de voir la vie et ne m'a pas permis de porter un nouveau regard sur la société anglaises des années 50. Mais qu'est-ce que j'ai pu passer un bon moment, dans cette atmosphère so british. Charlotte et Pénélope, c'est un choc. L'une a des idées nouvelles, une personnalité extravertie. Elle connaît tout le monde, est adorable, brille en société. Pénélope, elle, est... anglaise! Davantage attachée aux traditions, à sa maison ancestrale, à son histoire familiale. Difficile de faire autrement quand l'ombre du père mort à la guerre plane sur la maison depuis tellement longtemps. C'est un roman de passage à l'âge adulte, un roman où on passe des rêves à la réalité, où les personnages ont un réel crush sur Johnnie Ray et où ils agissent comme de réelles adolescentes entre deux cocktail parties so posh et so grown-up. C'est qu'on est dans le beau monde! Un monde où on a parfois d'étrange priorités, où le name dropping est constant, qui semble souvent futile, irréel. Mais le cheminement des personnages, lui, assez réaliste. Et l'amitié entre les deux filles (et Harry) est attendrissante.
C'est donc un roman totalement doudou. J'ai bien ri des manigances d'Harry, le cousin de Charlotte, apprenti magicien de son état, pour conquérir le coeur de Marina (la fille, pas le cochon d'Inde), fiancée à quelqu'un d'autre, et qui utilisera Pénélope à cette fin. J'ai aimé le manque de manières de Charlotte (un peu caricaturale, soit, mais quand même) et la passion d'Inigo (baptisé pour Inigo Jones, pas pour Inigo Montoya... quoique... bon!) pour la musique. J'ai imaginé l'hystérie au concert de Johnnie Ray et les scènes à Magna sont géniales. Celle dans la grande galerie particulièrement. So cute! Quelle demeure! Et je dois avouer qu'aussi énervante Pénélope peut-elle sembler, elle m'a fait penser à moi à cet âge à plusieurs occasions... Oui, je sais, je n'étais (et ne suis toujours pas) très rapide pour voir certaines choses. :)
Roman léger, doudou, avec une bonne dose d'humour, un peu de nostalgie et une finale qui m'a beaucoup plu. Un peu chick litt mais pas trop, pas dégoulinant. Beaucoup jet set mais ça passe super bien. Tout à fait le genre de lecture dont je ressors avec le sourire et le goût de me replonger dans cette atmosphère un peu vintage et surranée! Un roman sucré, quoi!