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Si c'est un homme - Primo Levi

1 Janvier 2010 , Rédigé par Karine :) Publié dans #Essais - poésie et autres

si c'est un hommePrésentation de l'éditeur
"On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant.  Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce.

C'est que l'on a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur.  Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du manaçant oubli: si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité - Angelo Rinaldi"

Commentaire
J'avais presque décidé de passer mon tour pour cette lecture du blogoclub.  En effet, ce livre me faisait peur... mais comme je l'ai croisé en librairie alors que je ne l'y avais jamais vu avant (faut dire que la section biographie, je ne la fréquente pas vraiment de façon très assidue... ceci explique peut-être cela), j'ai décidé de tenter le coup, en cette veille du jour de l'an.  Bon, il y a plus festif comme lecture, je sais. 

"Si c'est un homme est essentiellement le témoignage d'un homme qui a survécu à Auschwitz.  Il décrit ce qu'il y a vu, ce qu'il a personnellement vécu, les atrocités qui faisaient son quotidien.  Mais nul mélodrame ici (et pourtant, il y aurait eu de quoi faire).  Le ton est volotairement distant; il relate les faits.  Objectivement, froidement, même.  Nous ne verrons donc pas les fours crématoires ou les ghettos.  Seulement ce dont il a été témoin.   Et l'histoire est suivie de la réponse de Levi à des questions fréquemment posées, qui oriente notre réflexion.

Est-ce que c'est moins horrible? Non.  Définitivement, non.  Au contraire, on ressent avec une force étonnante cette déshumanisation, cet état de stupeur quotidien dû à faim, à la fatigue, à la lutte pour sa survie.  On voit le genre humain dans ce qu'il est de pire.  Cette façon de rendre les hommes moins que rien, de les traiter en bêtes, en troupeaux, de les soumettre à la loi du plus fort... ça m'a réellement retournée. Et plus j'y réfléchis, pire c'est.   Parce qu'il suffit de s'ouvrir un peu les yeux au sujet du monde actuel... et ça fait peur.

"Ne pas chercher à comprendre" avait écrit un prisonnier du Lager au fond de sa gamelle.  Comprendre ce qui s'est passé, je crois que je n'y arriverai jamais.  Je réussirai jamais à "comprendre" comment on a pu en arriver là.  Mais savoir, par contre, il le faut.  Savoir et se souvenir.   Pour qu'on évite à temps, si prochain fou il y a.  Je ne peux pas parler de plaisir de lecture proprement dit, dans ce livre.  Mais il faut le lire.  Ne serait-ce que pour se poser des questions. 

Une lecture nécessaire.  Qui remue et qu'il ne faut surtout pas oublier dès la dernière page refermée. 

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