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Reading Lolita in Tehran (Lire Lolita à Téhéran) - Azar Nafisi

5 Octobre 2012 , Rédigé par Karine :) Publié dans #Essais - poésie et autres

Reading-lolita.jpegPrésentation de l'éditeur (celle de 10-18)

"Après avoir dû démissionner de l'Université de Téhéran sous la pression des autorités iraniennes, Azar Nafisi a réuni chez elle clandestinement pendant près de deux ans sept de ses étudiantes pour découvrir de grandes œuvres de la littérature occidentale. Certaines de ces jeunes filles étaient issues de familles conservatrices et religieuses, d'autres venaient de milieux progressistes et laïcs ; plusieurs avaient même fait de la prison. Cette expérience unique leur a permis à toutes, grâce à la lecture de Lolita de Nabokov ou de Gatsby le Magnifique de Scott Fitzgerald, de remettre en question la situation " révolutionnaire " de leur pays et de mesurer la primauté de l'imagination sur la privation de liberté. Ce livre magnifique, souvent poignant, est le portrait brut et déchirant de la révolution islamique en Iran."

 

Commentaire

Je l'avoue d'emblée, je ne connais pas grand chose à la situation de l'Iran.  La première référence qui me vient à l'esprit, c'est Shérazade.  Et s'il en est question dans ces mémoires, j'en retiendrai surtout l'impression d'une rencontre.  Celle d'une poignée d'homme et de femmes ayant vécu une révolution suite à la prise de pouvoir de l'état par le parti islamique.   Voyez-vous, quand j'étais jeune, je pensais que le Shah d'Iran était un homme avec de drôles de moustaches - et bien des poils - qui ressemblait à un chat.  Vous pouvez donc vous imaginer à quel point j'étais au courant des conditions de vie en Iran.

 

Malgré tout, je suis consciente que ce témoignage est un point de vue.  Celui d'une femme qui a connu une vie plus libre et qui a peu à peu perdu cette liberté.  Pour la femme québécoise que je suis, c'est impensable.  Le discours rapporté de certains intégristes révolutionnaire a fait se hérisser tous les poils de mon corps.  Je me suis tout de suite sentie solidaire.  Ces femmes, toutes différentes, autant sur le plan de la personnalité que des croyances religieuses, elles vont évoluer, défier le système à leur façon.  En lisant des livres et en en parlant.  

 

C'est par le biais des romans que Azar Nafisi décide de nous raconter son histoire et celle de "ses filles".  Plutôt que d'opter pour un ordre chronologique, c'est par l'intermédiaire des relations entre la fiction et sa propre histoire qu'elle raconte sa vie en Iran dans les années 80 et 90.  "Lolita", "Gatsby", "Daisy Miller", "Orgueil et préjugés".  À travers les diverses lectures des romans, on voit se dessiner les contours de ces silhouettes voilées qui sont là, bien vivantes, sous leur tchador ou leur foulard.   Peut-être pas les oeuvres auxquelles je me serais attendue pour dénoncer un système tel système mais n'empêche qu'en étudiant ces livres, Azar Nafisi se met en danger.  Car même à l'université, la censure règne et on risque la dénonciation pour un bout de peau qui dépasse ou des ongles trop longs.  Imaginez parler de littérature.  Non iranienne.  Dans laquelle tout n'est pas blanc ni noir. 

 

À travers des épisodes tantôt poignants, tantôt presque drôles (le procès de Gatsby en est un bon exemple), nous découvrons l'évolution de ces femmes dans un monde où elles sont la propriété de leur époux, où elles ne peuvent parler à un homme qui n'est pas leur frère, père ou mari, ou l'on ne sait trop pourquoi les prisonniers sont emprisonnés et parfois exécutés.  Et là, on se dit "ça ne fait pas si longtemps".   Et j'ai été vraiment touchée par leur histoire, celle de la désillusion, celle du combat pour garder leur foi, pour certaine, dans un système qu'elles ont du mal à appuyer. 

 

Bien entendu, j'ai lu ces mémoires avec mes yeux d'occidentale pas vraiment féministe mais pour qui ce qui est décrit sur la situation des femmes et des intellectuels est presque impensable.  Alors bien entendu que ça m'a bouleversée.  En plus, j'ai beaucoup aimé l'écriture et les liens qui sont fait avec les romans.  J'ai une envie folle de lire Henry James, maintenant.  

 

Une lecture qui va donc compter à la fois pour le challenge Gilmore Girls et le défi non-fiction de Flo!

 

Logo challenge gilmore girls Karine 

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