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Les terres saintes - Amanda Sthers

10 Février 2011 , Rédigé par Karine :) Publié dans #Littérature Europe (français)

Terres-saintes.gifPrésentation de l'éditeur (en partie)

"Saviez-vous qu'en Israel on se servait des porcs pour pourchasser les terroristes?  Ainsi Harry Rosenmerck, juif ashkénase, cardiologue parisien, a tout quitté pour devenir éleveur de cochons en Terre sainte. 

 

Mais un rabbin est né pour le contredire: Moshe, qui ne supporte pas cette dérive et encore moins qu'Harry arrondisse ses fins de mois en vendant de la viande impure aux restos branchés de Tel-Aviv, ça les mène forcément vers des discussions politiques.  Et qui de plus critique qu'un juif pour parler de la politique intérieure d'Israël?  Vous connaissez ce dicton, sans doute: Quand il y a deux juifs dans une pièce, il y a trois avis.

 

David, le fils d'Harry, auteur de théâtre à succès, homosexuel, écrit à son père qui ne lui répond jamais.[...]

 

La fille d'Harry, Annabelle, quitte New York pour fuir un chagrin d'amour et va le retrouver ailleurs en chemin.

 

Et enfin son ex-femme.[...]

 

C'est un roman sur les limites de chacun, sur ce qu'on ne se dit pas, ou trop tard.  Sur les élans du coeur qui restent coincés dans la gorge.  Sur les instants qu passent et qu'on n'a pas su saisir.  Sur la petite histoire dans la grande."

 

Commentaire

C'est suite au billet enthousiaste de Cécile que j'ai décidé d'acheter ce roman.  Bon, le fait qu'il était en grosse promotion n'a pas nui non plus, hein!  Mais elle avait dit "roman épistolaire" et "coup de coeur" et je n'ai pas su résister. 

 

"Les terres saintes", c'est l'histoire d'une famille atypique, éclatée un peu partout sur la planète.  Ils se voient rarement, ne se parlent pas souvent non plus, mais ils s'écrivent.  Ils s'écrivent parfois sans espoir de réponse.  Ils s'écrivent ce qu'ils ne peuvent pas se dire. 

 

Harry, le père, était cardiologue mais c'était avant.  Avant qu'il décide de devenir éleveur de porcs à Nazareth.  Il ne parle plus à son fils, David, homosexuel et auteur de pièces à succès.  Son ex-femme lui tape sur les nerfs, même à plusieurs pays de distance et sa fille, Annabelle, vit à New York et passe d'une maîtrise à l'autre, sans jamais rien bâtir.   Les lettres contenues dans ce roman nous font partager les échanges de cette famille pendant 8 mois cruciaux où chaque personnage se retrouvera face à lui-même. 

 

J'ai beaucoup aimé ce roman, lu rapidement en deux heures à peine.   J'ai eu peur dans les deux ou trois premières lettres mais je suis vite plongée avec les personnages aussitôt que la famille de Harry est apparue.  Pourtant, à la fin du roman, l'amitié entre Harry et Moshe me touchait tout particulièrement.  Bref, Harry n'est pas nécessairement commode.  Il a un humour incisif, assez sarcastique et il l'utilise très bien pour masquer ses sentiments.  Il me plaît bien, malgré ses failles.  Je dois toutefois avouer que mon manque de connaissances au sujet d'Israël et de la Palestine en général m'a empêchée de goûter réellement cette partie du roman qui s'interroge sur la place des juifs en Israël et sur la politique du coin.  Aucune idée de si cette partie se tient, en fait.  J'éviterai donc de me prononcer là-dessus.

 

Par contre, cet arrière-plan est une toile de fond rude pour l'histoire ma foi assez simple qu'on nous raconte ici.  Des gens qui tentent de se retrouver, des amours, des crises, des questionnements religieux, des passages à l'âge adulte aussi.  Ce qui m'a surtout rejointe, c'est cette angoisse à l'idée de voir vieillir et de perdre ceux qu'on aime.  Nos parents, par exemple.  Ce désir que j'ai de rester une petite fille pour ne pas admettre que bon, c'est possible, qu'un jour je ne sois plus leur enfant.  Et je me croise les doigts pour que ça soit le plus tard possible. 

 

Chaque narrateur est facilement identifiable par les sujets qu'il aborde ainsi que par son ton, qui lui est propre.  Quelques phrases m'ont beaucoup touchée.  Un exemple: "Il en est de même pour les chagrins d'amour.  Et c'est ce qui les rend tristes au-delà de l'amour. C'est qu'ils passent.  Que tout s'en va.  Que tout s'échappe."  Bizarrement, c'est quelque chose que je m'étais déjà dit il y a longtemps.  Moins joliment, on s'entend.  Mais plusieurs petites phrases sont venues chercher la nostalgique en moi.  Bon, étant Québécoise, j'ai parfois du mal à me reconnaître dans certaines expressions mais depuis le temps, je commence à m'habituer.  Je n'ai aussi pu m'empêcher de me dire que c'était quand même bien pratique, que tous ces cheminements se déroulent tous en même temps.  Mais bon, il y a quand même une raison à tout ça.

 

Bref, pas un coup de coeur comme pour Cécile mais j'ai quand même beaucoup aimé, en particulier pour le côté épistolaire.  Et ça me change de mon répertoire de lecture de la dernière année, n'est-ce pas!   

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