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Les maîtres de Glenmarkie - Jean-Pierre Ohl

14 Novembre 2010 , Rédigé par Karine :) Publié dans #Littérature Europe (français)

maitres-de-glenmarkie.jpgcoup-de-coeur.gifPrésentation de l'éditeur

"Qui sont vraiment les maîtres du manoir de Glenmarkie, cette bâtisse écossaise menaçant ruine, tout droit échappée d'un roman de Stevenson?  Et où est donc passé le trésor de leur ancêtre Thomas Lockhart?, un écrivain extravagant mort de rire en 1660?    Fascinée par le génie de Lockhart, intriguée par l'obscur manège de ses descendants, la jeune Mary Guthrie explore les entrailles du manoir et tâche d'ouvrir les trente-deux tiroirs d'un prodigieux meuble à secrets.

 

Ebezener Krook est lui aussi lié au Lockhart.  À Edimbourg, dans la librairie d'un vieil excentrique, il poursuit à l'intérieur de chaque livre l'image de son père disparu. 

 

Les tiroirs cèdent un à un sous les doigts de Mary.  Les pages tournent inlassablement entre ceux d'Ebenezer.  Mais où est la vérité?  Dans la crypte des Lockhart?  Au fond de Corryvreckan, ce tourbillon gigantesque où Krook a failli périr un jour?  Ou dans les livres?"

 

Commentaire

Ce livre, il était pour moi.  Complètement et totalement pour moi.  J'y suis plongée, je l'ai presque lu deux fois vu que j'ai presque tout repris le début pour être certaine de tout voir les liens et les références, j'ai vécu dedans.  Bref, nous étions destinés l'un à l'autre, ce livre et moi.  Rien de moins!

 

Quel hommage à la littérature, aux livres qui vivent un peu, aux lecteurs aussi!  C'est de l'intertextualité très maîtrisée et une maîtrise impressionnante (du moins, elle m'a impressionnée, moi!) de l'intrigue.  On y croise, par de multiples références, plusieurs auteurs que j'aime d'amour et d'autres aussi que je veux découvrir.  Stevenson, Dickens, Walter Scott, Jack London, Shakespeare (qui a une citation pour toutes les occasions)...  Que ce soit par leurs romans ou par des similarités entre l'histoire des maîtres de Glenmarkie et les oeuvres de ces auteurs, la littérature, surtout la littérature victorienne, est très présente dans le texte mais aussi dans l'atmosphère.  C'est un joyeux mélange d'aventures, de mystères, d'atmosphère gothiques, de trahisons et de fatalité, aussi.  Quel plaisir!

 

Je sais, quand je suis aussi enthousiaste, la cohérence en prend pour son grade!  Mais c'est une histoire simple et complexe à la fois, une histoire qui a pour origine un écrivain original et fantasque, Sir Thomas Lockhart de Glenmarkie (qui tient un peu de Thomas Urquhart, je crois.  Non non, je ne suis pas très savante... j'ai pris ça dans "Monsieur Dick", c'est tout!), laird  écossais resté fidèle au roi sous Cromwell, possesseur supposé d'un fabuleux trésor et présumément mort de rire.  Ses descendants semblent avoir hérité de cette originalité parfois à la limite de la folie,  et nous sommes entraînés dans une chasse au trésor pleine de x et de o, dans un manoir en ruine où semblent traîner des ombres du passé. 

 

Ce sont donc à travers les yeux et la voix de deux personnages vivant dans les années 50 que cette histoire nous sera dévoilée.  Ebenezer Krook (soooo Dickensian, hein!) un prêtre catholique qui n'aime pas lire. Suite à une bagarre avec son évêque, il défroque et se retrouve comme assistant libraire dans la librairie de Arthur Walpole, dans un Edinburg qui m'a semblé très, très réel. Oui, oui, ce même Krook que l'on retrouve dans "Monsieur Dick" et dont l'histoire nous a été brièvement racontée... j'ai d'ailleurs relu plusieurs passages pour retrouver ce personnage biem mystérieux, à Bordeaux, plus âgé mais toujours aussi étrange.  

 

Mary Guthrie est étudiante en littérature et après une brève rencontre avec Krook, elle se passionne pour Sir Thomas Lockhart, qui semble avoir un lien avec le dit Krook.   Chacun sa quête, qu'elle soit une quête pour résoudre des mystères littéraires ou celui du départ d'un père.  Chacun sa manière aussi.  Le tout s'entrecroise à plusieurs moments et chaque minute de ma lecture m'a plu. 

 

J'ai aimé les personnages, dans leur imperfection et avec leurs travers, j'ai aimé les amitiés qui se lient, les invités surprises.  J'ai aimé l'humour sarcastique, les atmosphères, la plume abordable mais riche. Mais j'ai surtout aimé l'amour des livres et cette librairie où on vend des livres de plus de 50 ans qui semblent vraiment exister, avec ses clients étranges et ce vieux libraire vraiment amoureux de son métier et de ses livres.   J'ai noté plusieurs phrases plusieurs réflexions sur la lecture mais je vous ferai part de celle-ci, qui me rejoint particulièrement...

 

"Un Dickens qu'on a pas lu, c'est comme... une vie de rechange!"

 

Un coup de coeur, donc!  Totalement jubilatoire.  Je ne peux que le conseiller vivement à tous les amoureux de la littérature anglaise, écossaise et victorienne.  Il y a de fortes chances que ça vous plaise.


Et là, je vais faire une pétition pour que Jean-Pierre Ohl écrive un autre roman. 

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