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Le talisman de Maxandre - Filles de Lune 3 - Elisabeth Tremblay

25 Septembre 2013 , Rédigé par Karine :) Publié dans #Littérature québécoise

talisman-de-maxandre.jpgFilles de Lune, c'est une série que je VOULAIS vraiment aimer.  En effet, j'ai eu l'occasion de rencontrer Elisabeth Tremblay dans les salons et c'est une personne tellement gentille, tellement sympathique, qu'on a vraiment envie d'aimer ce qu'elle fait. Du coup, j'ai essayé.  Réellement.  Mais force m'est d'admettre qu'après ce tome, je vais lancer la serviette. 

 

D'abord, petit rappel de l'histoire, vu que j'ai lu le reste il y a une éternité et que vous ne vous souvenez certainement pas du truc.  Naïla, jeune femme en deuil,  a été transportée dans un monde étrange, la Terre des Anciens, où, semblerait-il, elle a un incroyable destin.  En effet, elle est une Fille de Lune et pas n'importe laquelle; la dernière de la lignée maudite.  À son arrivée, ignorant tout de la magie et de ses pouvoirs, elle sera prise en charge par Alix, son Cyldias, qui se doit de la protéger.  Ça c'est le début du tome 1.  Nous en sommes au tome 3 et Naïla, après bien des épreuves, se retrouve où elle ne devrait pas être... et en bien mauvaise posture.  Quant à Alix... ben, il cherche Naïla?  Et fait plein d'autres trucs en même temps.

 

Dans ce tome, il se passe énormément de choses, beaucoup de quêtes, de machinations, de plans diaboliques.  Chacun des personnages a sa propre trame.   

 

Elisabeth Tremblay a créé un monde extrêmement complexes.  En trois tomes de 500 pages, on découvre une quantité d'êtres magiques, quelque chose comme 6 mondes différents, des bulles temporelles, des pouvoirs, des personnages tous plus puissants les uns que les autres.  On sent que c'est extrêmement pensé, extrêmement réfléchi, et la mythologie est très originale. Je n'ose même pas imaginer le nombre de fiches dont l'auteur a dû avoir besoin pour démêler tout ça.  Et moi, sans le glossaire en fin de volume, je ne m'en serais JAMAIS sortie.  Sans blague. Bon, il faut dire qu'attendre des années entre un tome 2 et un tome 3, ce n'était peut-être pas l'idée du siècle. 

 

Par contre, un univers aussi dense, avec autant de facettes, ce n'est pas simple à traiter.  Dans le cas présent, ça se concrétise par plusieurs descriptions du comment du pourquoi ainsi que de longues conversations entre divers personnages, qui ne sonnent pas toujours juste, qui font perdre de la spontanéité aux dialogues et qui alourdissent l'histoire.  Même que je me suis demandé si, en fonction de l'histoire qui nous était racontée, tant de détails, de précisions, d'êtres différents, de mondes, de grands mages et sorciers étaient réellement nécessaires.  J'ai à l'occasion eu l'impression que l'histoire sert le monde au lieu du contraire. 

 

Du coup, la première moitié du livre m'a semblé pleine de longueurs et terriblement éparpillée.  On nous balade d'un personnage à l'autre, qui commencent des quêtes, ne les finissent pas, s'en vont ailleurs... et comme la narration nous transporte dans la tête d'un peu tout le monde, nous connaissons tous leurs projets, leurs pensées.   Le tout est souvent assez manichéen, en plus. Il m'a donc été difficile de m'attacher aux personnages, ne passant pas assez de temps avec chacun d'entre eux.  De plus, il n'y a vraiment aucune, mais alors la aucune place à l'interprétation pour le lecteur.  On nous dit tout, avec précisions.  La réplique, le ton, la pensée du personnage à ce moment, voire même sa motivation.  Et pour moi, c'est très lourd à lire.  Je n'ai pas besoin que l'on me précise que le rire est cruel quand le personnage commet une horreur en riant.  Vous voyez ce que je veux dire?

 

Arrivons-en maintenant au point qui m'a vraiment ennuyée: l'impression de facilité avec laquelle les personnages se sortent des mauvais pas.  Ne pas confondre, ici.  Leur chemin est semé d'embuches, ce n'est pas qu'ils l'ont "facile".  Mais je me suis souvent dit que la découverte de nouveaux pouvoirs arrivait à un moment totalement oppurtun.  Ah, on est mal pris?  Oh, surprise, ça fait partie des pouvoirs de tel ou tel personne de faire telle ou telle chose.    Depuis le début de la série, on ne sait pas trop ce que Naïla peut faire, déjà.  On est qu'elle est super puissante mais ça se limite pas mal à ça.  Bon, nous en découvrons davantage dans ce tome, mais ça devenait plus que le temps. 

 

De plus,  en fantasy, j'ai besoin de règles claires, de balises.   Je dois savoir ce qui est dans le possible et ce qui ne l'est pas.  Et que ça ne transgresse pas constamment.  Sinon, tout est permis et la cohésion du récit s'en ressent.  Dans ce tome, certains peuvent faire à peu près tout et n'importe quoi, question magie.  Difficile de connaître leurs limites.  On fait tout magiquement.  Voilà.  En fait, avec toutes ces espèces, toutes ces magies différentes, et toutes les exceptions (ce n'est pas tout le monde de la même "catégorie" qui peut faire les mêmes choses), c'est impossible de s'y retrouver.  Du coup, à chaque fois qu'il arrivait un truc pas bien, aucun stress!  Il y a quelqu'un qui va régler ça magiquement.  Il va y avoir de l'aide de quelqu'un de puissant (vu que tout le monde sait tout, dans cette saga).  Ou une coïncidence va amener les personnages à avoir juste la bonne révélation, à trouver juste le bon livre, juste au bon moment.  D'un autre côté, chaque bon coup est aussi super facilement déjoué (tout aussi magiquement) par les méchants... Bref, on découvre des nouveaux pouvoirs à - presque - toutes les pages et ça devient vraiment dur à suivre. 

 

Je referme donc ce tome avec une sensation d'éparpillement, de plusieurs bouts de schémas narratifs amorcés, qui s'emboîte plus ou moins bien et surtout, de pouvoirs qui sont juste "trop".  Pourtant, je suis l'une des seules déçues.  La série a été fort appréciée par la plupart des gens que je connais alors il ne faut pas se fier à mon seul avis.  Ceci dit, je n'accroche jamais quand la narration est trop explicite, ça m'agace.  Ceci explique peut-être cela. 

 

Donc... de bonnes idées de départ, un monde complexe, une mythologie fouillée mais une incompatibilité entre le style et moi.  Il y a tellement de sous-intrigues que j'oublie toujours la quête principale et que je ne sais même pas quels fils vont finir par se dénouer, c'est dire!

 

Je me dois toutefois d'être parfaitement honnête et de dire qu'à partir de la page 300, tout commence à devenir moins dispersé et que l'on s'y retrouve plus facilement.  Voire même que je me suis intéressée aux personnages.  Mais... c'est un peu tard, non?

 

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