Le diable danse à Bleeding Heart Square - Andrew Taylor
Présentation de l'éditeur
"1934. Londres. Lydia Langstone fuit la haute société anglaise et un mari violent pour trouver refuge dans une petite pension de famille sise Bleeding Heart Square. Privée des privilèges que lui conférait son statut social, elle tente de renouer avec une vie plus modeste, plus indépendante aussi. Mais très vite Lydia se trouve confrontée à d'étranges événements. Qui est cet homme qui semble surveiller nuit et jour les allées et venues de la maison? Qu'est devenue Miss Penhow, l'ancienne propriétaire de la pension, mystérieusement disparue? Enfin, qui envoie des morceaux de coeur en décomposition à Joseph Serridge, le dernier pensionnaire à avoir vu Miss Penhow vivante? Selon la légende londonnienne, le diable danse à Bleeding Heart Square, cette fois, il serait plutôt tapi dans l'ombre, en silence, attendant son heure. "
Commentaire
Presque tout de suite en sortant de ma panne de lecture, j'ai pioché ce roman dans ma pile. J'avais lu plusieurs bonnes critiques et tout le monde semblait avoir beaucoup aimé. Quoi de mieux qu'un bon roman d'atmosphère avec une certaine dose de mystère pour m'intéresser, n'est-ce pas?
Finalement, j'ai bien aimé mais je suis quand même moins enthousiaste que la plupart des lecteurs. J'ai lu le roman en une journée parce que les pages se tournent toutes seules et que c'est très facile à lire. Je dois toutefois avouer que l'intrigue ne m'a pas marquée plus que ça.
Andrew Taylor réussit à recréer une atmosphère des années 30 très efficace et l'époque est bien rendue. Nous sommes entre deux guerres, Lydia Langstone, le personnage principal, fait partie de la bourgeoisie et elle choisit de se libérer du carcan qui la retenait auprès d'un mari violent. Elle passe donc d'une vie facile où tout lui est offert sur un plateau d'argent à un édifice lugubre de Bleeding Heart Square, lieu lugubre aux multiples légendes, où elle rejoint son père naturel qu'elle n'a jamais vraiment connu. C'est tout un autre pendant de la vie londonnienne qu'elle découvre, où elle doit tout faire elle-même et où les sous sont définitivement un problème quotidien. Ce personnage est intéressant parce que même si Lydia est inexpérimentée et qu'elle ne sait pas trop dans quoi elle s'embarque, elle reste intelligente et fonceuse, tout en assumant ses décisions. Disons que les deux milieux sont dépeints de façon pas nécessairement très rose. De plus, nous assistons à la montée du fascisme en Angleterre, avec son antisémitisme et ses beaux discours. J'ai beaucoup aimé que l'intrigue soit ainsi placée dans ce contexte.
De plus, la construction du roman, avec des lettres intercalées et un mystérieux narrateur, est habile et tient en haleine pendant un moment. Toutefois, j'ai trouvé le départ assez lent, avec parfois des longueurs. Si mon intérêt s'est rapidement aiguisé au fil des pages, il reste que les trop nombreuses coïncidences m'ont tout de même ennuyée après un certain temps. Il y a beaucoup de personnages qui semblent, pour une raison ou pour une autre, tous liés par d'anciens événements. Plusieurs mystères à résoudre sont exposés au départ (qu'est-il arrivé à Miss Penhow, qui envoie les coeurs à Serridge) tandis que autres ne surgissent que plus tard.
Je referme donc ce roman avec le sentiment d'avoir passé un bon moment de détente, distrayant et empreint d'une atmosphère désuète, bien dépeinte et fermement plantée dans le contexte social. Mais également avec un sentiment de "trop". De coïncidences, de personnages, de secrets, de manichéisme aussi (certains personnages sont ma foi détestables... quelques uns échappent à la règle, heureusement), ainsi que de méchancetés pour notre héroïne, surtout au début du roman. Je me demande si je me rappellerai l'intrigue dans quelques mois...
J'ai l'air très négative ainsi mais j'ai tout de même passé un bon moment. Juste pas inoubliable, contrairement à plusieurs, plusieurs lecteurs! Je suis beaucoup trop paresseuse pour placer des liens de billets positifs mais si vous avez aimé (ou pas), ne vous gênez pas pour le signaler en commentaire!
Merci Solène (du Cherche-Midi) pour l'envoi!