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La princesse de Clèves - Madame de Lafayette

15 Mai 2011 , Rédigé par Karine :) Publié dans #Littérature Europe (français)

Princesse-de-cleves.jpgPrésentation de l'éditeur

"La princesse de Clèves montre l'effet ravageur de la passion dans une âme qui se veut maîtresse d'elle-même.  De la première rencontre avec le duc de Nemours jusqu'à la fuite finale dans le "repos", en passant par un aveu qui cause la mort de son mari, Mme de Clèves assiste lucidement à une déroute contre laquelle ses raisonnements restent impuissants.  Mme de Lafayette combat ainsi une grande partie de la littérature amoureuse avec cette arme qui s'appelle l'analyse.  Mme de Lafayette ne l'a pas inventée.  Mais jusque là, elle ne servait qu'à expliquer le comportement des personnages.  Ici, pour la première fois, l'analyse devient un moyen de progression et la substance même du récit.  Cette audace explique la fortune exceptionnelle du roman, et sa nombreuse postérité."

 

Commentaire

Tout d'abord, un avertissement.  Ce billet ne contient aucune espèce d'analyse ou même aucune espèce de début d'ébauche d'analyse.  Tout ce à quoi vous aurez droit, ce sont mes impressions de lecture et même avant de commencer ce billet, je sens que je vais avoir un peu de mal à rédiger un billet un tant soit peu compréhensible. 

 

D'abord, disons les choses clairement, j'ai adoré.  C'était ma première lecture de ce roman (oui, je suis une vilaine qui a étudié les sciences pures à l'école et qui n'a donc jamais eu d'autre programme de littérature que celui de mon école secondaire et ensuite du Cégep) et la seule chose que j'en avais entendu dire, c'est qu'il y avait beaucoup, beaucoup de personnages.  En effet, les dix premières pages, un soir, avant de me coucher, m'ont semblé un brin ardues...  En effet, nous sommes immédiatement transportés à la Cour d'Henri II, fils de François premier, Cour qui nous est présentée avec leurs noms, titres, particularités.  Et là j'ai eu peur.  Sauf que bon, j'ai découvert, le lendemain soir, qu'après une bière, c'était soudainement devenu beaucoup plus clair.  Voire limpide.  Et c'est là que j'ai commencé à savourer.

 

La princesse de Clèves est un roman écrit au 17e siècle, par une femme, elle-même habituée de la Cour de Louis XIV (si j'en crois mon ami Wiki.  Oui, je suis inculte à ce point.).    Si les personnages principaux sont fictifs, la toile de fond est réelle et de nombreux personnages ont déjà existé, certains ayant vécu réellement les aventures qui sont racontées dans le roman, d'autres non.  On nous raconte l'histoire de Mlle de Chartes, devenue Mme de Clèves, qui respecte son mari mais dont le coeur bat pour le duc de Nemours.  Toutefois, elle semble résolue à être vertueuse et tente de combattre cette inclinaison. 

 

Pour ma part, mon plaisir de lecture a tenu à deux choses:  l'écriture, cette plume qui nous ramène dans un autre monde, celui des galanteries et des amours courtoises et la psychologie des personnages, finement analysée sans nous fournir gratuitement toutes les clés.   Ces phrases aux tournures passées, délicates, précieuses m'ont réellement transportée dans ces salons d'autrefois où on causait d'amour, où il y avait une distinction autre que le lien du mariage entre mari et amant et où galanteries de salon foisonnaient.   On y parle certes beaucoup d'amour, on pense énormément à l'amour, mais ce n'est pas une vision rose et on sens que Mme de Lafayette a tout de même transgressé des codes de l'époque, ne serait-ce qu'avec la scène de l'aveu (non mais ça ne se fait pas, voyons donc), que j'ai pour ma part adorée, non seulement pour la façon dont elle est décrite mais également pour tout ce qui a mené à ce choix, toute l'évolution du personnage, son tourment, ses questionnements, ses motifs aussi.   Parce qu’entendons-nous, j’ai quand même noté une certaine mauvaise foi dans les discours intérieurs de cette charmante princesse.  De plus, l'auteure nous offre une vision de l'amour et de la passion qui ne peut mener qu'au malheur, même lorsqu'on tente de la contenir ou qu'on affecte une vertu irréprochable.  C'est qu'il n'y en a pas beaucoup qui sont heureux dans tout ce beau monde.  

 

C'est également une critique de la Cour et de son monde d'apparences, où tout le monde conspire, où s'enchevêtrent les cercles d'influence, où la manipulation est omniprésente et la liberté un concept ma foi assez abstrait.  Tout le monde s'épie, tout le monde parle, plus personne ne s'étonne des infidélités, souvent acceptées ou tolérées.   Les digressions de Madame de Lafayette - que j'ai pour ma part lues avec beaucoup d'intérêt tellement j'étais devenue partie prenante de ce petit monde (oui oui, une vraie petite courtisane qui voulait connaître tous les secrets de tous et chacun) - appuient son point de vue sur le beau monde - dont elle faisait partie - mais également sur l'amour et les conséquences de la trahison, du mensonge, de l'infidélité. 

 

J'avais entendu dire qu'il n'y avait pas d'action.  Pour ma part, je me suis passionnée pour l'histoire de la lettre, pour les conséquences de l'aveu, j'ai été à la fois choquée et attendrie par les tentatives du duc de Nemours pour voir sa belle.  Tout ceci pour dire que j'ai adoré, réellement, alors que je n'attendais rien du tout de ce roman.  Limite que j'ai envie de lire la correspondance de Mme de Sévigné, qui traîne dans ma pile pour je ne sais quelle raison obscure.  Faut que ça m'ait plu hein!

 

Et je vous ai déjà dit que j'ai trouvé la plume délicieuse?  Oui?  Ok, désolée, fallait que je le redise.

 

C'était une lecture commune avec AnneVilvirtDelphine, Miss Alfie et Céline.

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