L'instinct de l'Équarrisseur - Thomas Day
Présentation de l'éditeur
"Sherlock Holmes existe bel et bien ! Simplement il se trouve avec le professeur Watson sur une Terre parallèle comptant des Worsh parmi ses habitants, désormais parfaitement intégrés à la communauté humaine, qui bénéficie de leur technologie avancée ; et notre Conan Doyle, capable de se rendre sur cette autre Terre grâce à une invention de Watson, se contente dans notre monde de raconter les vraies aventures du célèbre détective - très édulcorées, cela va sans dire.
Car Holmes, l'Assassin de la Reine, n'a pas grand-chose à envier aux monstres qu'il pourchasse... Le fabuleux trio, au fil de ses aventures, va devoir affronter pas moins de deux Jack l'Éventreur, et combattre l'infâme professeur Moriarty, ennemi juré de Sherlock Holmes, qui va tout faire pour découvrir la clé de l'immortalité - un secret qui se dissimulerait dans un bien mystérieux Instinct de l'équarrisseur..."
Commentaire
J'ai ce livre depuis dans ma pile depuis pas si longtemps, en fait. Pas tout à fait deux toutes petites années. Ce qui, chez moi, est considéré comme récent. C'est Stéphanie qui me l'avait offert lors du Swap Holmes et d'ailleurs, je l'en remercie!
Le principe de base est tout simplement savoureux! Dans ce roman, Arthur Conan Doyle est un écrivain qui habite notre monde. Il est régulièrement visité par un certain monsieur bedonnant aux cheveux blancs du nom de John Halliwell Watson, inventeur génial qui le transporte dans un univers parallèle aux accents steampunk où existe un certain Sherlock Holmes. Dans ce monde-là, il y a des charmantes petites bestioles, les Worsh, qui ressemblent à de gentils nounours, qui viennent d'on ne sait où et qui sont bien mystérieux. Le tout se ressemble... mais pas tout à fait. Et la version que Doyle a donné du Sherlock qu'il connaît est ma foi bien édulcorée. C'est que disons que sur le plan de la morale, Sherlock peut disons... perturber.
On assiste donc aux élucubrations et aux déductions totalement auto-suffisantes de Sherlock et Watson est beaucoup moins "accessoire" dans ces histoires. Il est un personnage ma foi assez comique et la dynamique Watson-Holmes est géniale. Quant au "réel" Sherlock, c'est un phénomène, accro à la drogue et à la violence, prônant la justice expéditive (non sans apprécier le tout) et sa personnalité fait que ce roman foisonnant, rempli d'idées folles, de voitures volantes et de créatures improbables se tient parfaitement. J'adore quand les personnages réels et imaginaires s'entrecroisent et prennent part à une telle histoire invraisemblable. Oscar Wilde travesti pour les besoins de la cause, c'est hilarant. Imaginer Doyle à la chasse aux fées bedonnantes (et ce qui en a résulté), ça fait sourire. Sans parler d'un souper à San Francisco qui a dû mystifier tous les - pauvres - autres clients du resto. J'imagine Watson avec la massue... et j'en ris encore!
J'ai quand même eu un peu de mal avec la coupure entre la première et la deuxième partie, toutefois. Le personnage de Elizabeth Worrington est apparu un peu tard pour prendre toute sa signification pour moi et pendant toute cette deuxième partie, j'en eu l'impression d'avoir affaire à deux nouvelles distinctes. Du coup, j'avais hâte de retrouver notre trio principal et j'ai trouvé ces pages un peu longues. Certains éléments étaient un peu trop gore pour moi (disons que je me serais passé de quelques descriptions de fluides corporels) mais la violence présente (parce que oui, il y en a) était nécessaire au récit, selon moi. Par contre, je sens que quelques scènes (un peu violentes, un peu gores et parfois explicites) pourront déranger quelques lecteurs.
Par contre, j'ai a-do-ré la finale sur fond d'Arche et de Machu Pichu où Holmes ira confronter son ennemi de toujours. J'ai adoré ce qu'on en a fait. J'ai adoré les référence au Canon, les apparitions éclairs de personnages réels, les comparaisons entre les deux mondes. À tenter par les amateurs de Sherlock et de steampunk, du coup!
Et, aucun rapport, je sais... mais l'un des Worsh s'appelle Palvish Thagada. Je l'ai imaginé en forme de fraise (et rose, of course) dès qu'on le nommait. Ça perturbe, en fait.
Merci encore Stéphanie!