Howard's End - E. M. Forster
En ce jour de lecture commune sur Forster (je rajouterai les liens en fin de billet, quand je les aurai repérés... ou plutôt quand il ne me restera qu'à faire un copier-coller), je vais vous parler d'Howard's End, son roman le plus connu, que je n'avais ni lu, ni vu avant. Étrange vu que j'ai quand même lu plusieurs Forster.
Howard's End, c'est une maison. Une maison qui, d'une manière ou d'une autre, sera au centre de cette histoire, qui nous emmène dans une Angleterre du début du siècle dernier. C'est moins une histoire d'amour qu'un roman où se rencontrent les riches Wilcox, qui doivent leur fortune aux affaires étrangères et les soeurs Schlegel, intellectuelles avec des pensées plutôt à gauche, vivant confortablement de rentes.ont Elles sont au coeur d'un cercle d'idéalistes intellectuel (qui m'a un peu fait penser au Bloomsbury Circle, en fait) et elles ont rencontré les Wilcox en voyage. Mais étrangement, la vie va se charcher des les réunir plus souvent qu'autrement, à Howard's End ou ailleurs. Et c'est parfois tout un choc d'idées, parfois préconçues, parfois moins.
Dit comme ça, ça peut sembler ennuyant. Pourtant, ce ne l'est pas une seconde. J'ai adoré ce roman, rien de moins. Comme souvent, chez Forster, les personnages sont loin de la perfection mais très humains, avec leurs failles et leurs traits dérangeants. Et si on aurait pu tomber dans la caricature des bons versus les méchants, l'écueil est ici évité avec brio. Tout le monde évolue, est profondément changé par la vie. Que ce soit Helen et son idéalisme qui frôle la déraison, Meg, plus terre à terre ou encore Mr. Henry Wilcox, qui chemine dans ses préjugés. Parce que ces gens sont tellement différents qu'ils ont parfois du mal à trouver un terrain d'entente et ce qui est acceptable pour un ne l'est pas nécessairement pour l'autre.
Ce qui rend le tout magnifique, en plus de la beauté de l'écriture, c'est que Forster fait carrément revivre une époque, celle d'une Angleterre en plein changement, ou des classes sociales qui se côtoyaient peu (du moins, selon ce que j'ai lu dans mes rares lectures historiques sur l'Angleterre... ok, bon... c'était déjà commencé... mais quand même...) se rencontrent sur un pied limite d'égalité et se confrontent. Parce que c'est plus fort qu'eux. Et c'est tout l'avenir de l'Angleterre qui se joue là. L'ancien monde, le nouveau ou encore la classe populaire, représentée par Bast, le protégé des soeurs Schlegel qui tentent de lui donner un coup de main...
Un roman qui parle de la femme de l'époque, du mariage, des valeurs et de définitions de soi, du choc des cultures, de l'indifférence, de l'amour aussi, qu'il soit fraternel ou amoureux.
Bref, un roman magnifique.
J'aime Forster d'amour.
Et je verrai le film.
C'était une lecture commune! Le billet de Chinchilla , de Shelbylee et celui de Yueyin qui arrivera le 24 parce qu'elle était dans les patates!