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Griffintown - Marie-Hélène Poitras

7 Septembre 2012 , Rédigé par Karine :) Publié dans #Littérature québécoise

griffintownPrésentation de l'éditeur

"Le jour se lève sur Griffintown après le temps de survivance, les mois de neige et de dormance.

 

Hommes et chevaux reprennent le chemin de l'écurie. L'hiver a eu raison de quelques-uns. Certains, comme John, reprennent le collier comme on renoue avec une mauvaise habitude. Pour d'autres, qui traînent plusieurs vies derrière eux, il s'agit souvent du cabaret de la dernière chance. Marie, la Rose au cou cassé, cherche quant à elle un boulot qui la rapprochera des chevaux. Elle ignore ce que lui réserve l'été, le dernier de Griffintown. Car tandis qu'une procession de désespérés défile vers le Far Ouest à la recherche d'une maigre pitance, la Mouche ourdit sa vengeance.

 

Histoire de meurtre, d'amour et d'envie dans un décor où tous les coups sont permis, Griffintown expose au grand jour l'intimité des cochers du Vieux-Montréal, ces cow-boys dans la ville. Un détournement habile, porté par une langue sensible et rude, du western spaghetti sauce urbaine."

 

Commentaire

Quelle agréable surprise que ce roman.  Je l'ai choisi en raison de la couverture alors que je cherchais totalement autre chose, en librairie.  En fait, c'était peu après mon retour de France et je venais d'avoir une mini-crise cardiaque en comparant le prix des livres de poche que je voulais acheter.  Tout bien considéré, j'ai décidé que je méritais bien de m'offrir un nouveau livre québécois réussirait peut-être à me consoler.  Après tout, ce n'était que 4$ de plus que le poche (de 300 quelques pages) que je voulais acheter au départ. 

 

Mais revenons à nos moutons - ou plutôt nos chevaux, dans ce cas précis - et à Griffintown.  Marie-Hélène Poitras nous emmène dans une bulle qui nous semble hors du temps mais pourtant ancrée dans le Montréal contemporain qui la regarde de loin.  Griffintown, c'est un quartier - que dis-je, un royaume - dominé par le château de tôle: l'écurie et le quartier général des cochers du Vieux-Montréal.  Et c'est dans ce monde très particulier que va se dérouler l'histoire.  Un monde dans lequel j'ai été immédiatement happée et qui s'est rapidement matérialisé autour de moi.   Sans être cinématographique, l'écriture de l'auteur réussit à tisser autour de nous cette atmosphère et j'ai tout de suite eu les images de ce quartier qui défilaient dans mon cerveau.  Je le verrais d'ailleurs assez bien à l'écran, en fait. j'ai même imaginé une musique de fond à la Enni Morricone.  Oui, je sais, rien de moins.

 

C'est donc un western mais pas un western avec des gros méchants (quoique...) et des très gentils et héroïques cowboys.  On est dans un monde un peu à l'écart, dont tout le monde se fout, en fait.   Les personnages m'ont beaucoup touchée.  Ils sont écorchés, totalement improbables, ils reviennent là en ayant passé l'hiver on ne sait où.  Certains jurent à chaque année que c'est leur dernière saison.  Certains traînent un lourd passé derrière eux.  Des hommes et des femmes durs et ici, c'est la loi de la jungle.  Ou du Far Ouest.

 

Et dans ce monde débarque Marie.  Marie aime les chevaux, elle a longtemps monté et là, en ville, elle en a besoin.  Et elle découvrira ce monde où tout se paie, où personne ne fait de cadeaux.  Et ces gens-là.  Et ces chevaux-là, qui n'ont pas la vie facile.   Oui, il y a bien un meurtre.  Oui, Billy, le palefrenier pour qui cette entreprise est toute sa vie va tenter à sa manière de résoudre l'affaire.  Oui, il y a des méchants.  Mais ce que j'en ai retenu, c'est surtout un drame et un portrait d'une partie de la société que je n'aurais imaginée comme ça.  Un peu d'un autre temps, avec ses propres lois, ses propres règles. 

 

Vous l'aurez deviné, j'ai beaucoup aimé cette histoire et je suis tombée sous le charme de la plume de l'auteur.  À tel point que je vais tenter de mettre la main sur son recueil de nouvelles qui se déroule dans le même monde.  Je sais, moi, des nouvelles.  C'est tout dire!

 

Mon Québec en septembre

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