Grands Boulevards - Tonie Behar
En cette semaine folle-brac (*mode inside québécoise on* :ou "folle comme brac", comme diraient les inconditionnels de Slap Shot et des frères Hanson... * mode inside québécoise off"*), j'avais besoi d'un roman doudou. J'ai donc choisi d'aller me balader du côté des grands boulevards de Tonie Behar et j'ai ma foi fait un bien bon choix! C'est tout à fait le genre de lecture agréable, drôlatique et sans prétention dont j'avais besoin. Le genre de roman qui fait du bien et dont on ressort avec le sourire.
Nous rencontrons donc Doria, 28 ans, au sortir d'une relation qui a mal fini. Elle débarque donc chez son père, au 19 bis boulevard Montmartre, dans le 2e arrondissement. Ah oui, le fils de sa soeur y habite également. Et entre la voisine propriétaire de la boutique "Oh my Gode" (non, le "e" n'est pas une faute d'orthographe, le kebab-lounge, et le beau-gosse qui se prend pour une star, Max (ça, c'est le père) a tout un voisinage. Et lui-même est quand même un sacré personnage. Sauf qu'une lettre va mettre tout ce petit monde à l'envers... la banque veut vendre l'immeuble et les mettre dehors. À grands coups de page Facebook et de coups d'éclat, ils vont lutter!
C'est donc tout un petit microcosme que nous voyons vivre pendant quelques mois. Max, le père, est un homme flamboyant, bon vivant, adepte de poker et d'alcool. Un homme que tout le monde aime. Le lecteur aussi, d'ailleurs. J'ai trouvé ce personnage génial. Chacun est haut en couleur, un peu cliché parfois mais on s'en fiche parce que ce n'est pas si attendu que ça non plus. L'auteure évite en effet bien des pièges. J'ai bien aimé voir les relations évoluer, j'ai souri aux excentricités et aux bagarres épiques entre la propriétaire du sex shop et celui du kebab et les amours adolescentes m'ont fait remonter toutes sortes de souvenirs. Bref, un bien agréable moment.
Mais ce qui m'a vraiment fait apprécier le roman, ce sont ces grands boulevards. Max y habite depuis 40 ans. Il a connu les jours anciens et on sent revivre ces grands boulevards, à travers leurs façades actuelles, on voit se profiler l'ombre de ce qu'ils étaient avant, dans le temps des courtisanes, ou un peu plus tard, au Golf-Drouot (j'ai chanté du Joe Dassin pendant 2 jours quand j'ai lu le roman... sans blague... vous savez, la partie "soixante-cing, au golf Drouot, c'était des nuits sans fin... La musique dans la peau, et tout pour les copains"... on a la kulture qu'on peut!), temple du rock. On sent une douce nostalgie dans les propos et c'est réellement ce que j'ai préféré. Ce personnage supplémentaire, ce quartier qui a une vie propre.
Ceci dit, Doria, le personnage principal, est probablement celui qui m'a le moins intéressée. Je ne comprenais pas toujours ses réactions et elle m'était plutôt indifférente. Ceci dit, ça ne m'a pas empêchée de suivre les aventures de ce petit monde avec intérêt.
Des trois romans de Tonie Behar que j'ai lu, celui-ci est sans doute mon préféré! Une comédie romantique bien sucrée. Et je lirai le prochain.
Of course!