Genesis - Bernard Beckett
Présentation de l'éditeur
"Anax est prête à affronter le jury. Pendant cinq heures, face à trois examinateurs, elle va montrer qu'elle connaît parfaitement son sujet. Mais plus elle en dit, plus elle referme à son propre piège."
Commentaire
J’ai définitivement un don pour les aventures postales!! Ce livre, gentiment envoyé par Gallimard Jeunesse, a fait un séjour chez mon voisin avant d’aboutir chez moi, le jour où il y a eu une bordée de neige suffisante pour nous faire pelleter tous les deux en même temps le matin. Quant à savoir la raison profonde pour laquelle mon facteur a laissé le colis chez le voisin, c’est un mystère total… va falloir demander au Docteur!!
Genesis est un livre très particulier en raison de sa structure même. En effet, il s’agit de l’entrevue d’entrée d’Anaximandre, avec les examinateurs de l’académie. Nous sommes dans un futur où la population a été détruite par la peste mais où une seule petite société a survécu, en se refermant sur elle-même et en exécutant d’emblée toute personne désirant y entrer. On y vit selon la république de Platon, où l’individu n’existe qu’au service de la collectivité. Anax a très bien préparé son sujet, la vie d’Adam Forde, un homme ayant eu une grande importance dans l’histoire de sa société. Et l’examen commence.
J’abordais ce livre avec un apriori positif, ayant lu des billets enthousiastes. J’ai été tout d’abord prise au dépourvu car le ton est assez académique au départ. On assiste vraiment à un examen, bien préparé, avec le stress et la tension que ça implique. Et puis, graduellement, alors que la vie d’Adam Forde nous est racontée, nous entrons dans une dimension plus philosophique et assistons à un affrontement verbal entre Adam et un robot très développé, appelé Art. Plusieurs thèmes y sont abordés, tels que l’âme, de l’éthique, le concept d’humanité et les systèmes politiques. Bien qu’ardue pour des lecteurs peu familiers avec la philosophie, cette partie m’est apparue très intéressante, on sent la tension monter à la fois entre Adam et Art, ainsi que pour Anax, qui laisse tomber peu à peu ses barrières et qui se dévoile de plus en plus à travers ses réponses.
Quant à la fin, je me suis totalement fait berner. Il faut dire que je ne connais aucun des précurseurs du genre mais je n’avais sérieusement rien vu venir. Et c’est assez rare pour que je le mentionne!!! Ceci m’a permis de voir les choses sous un éclairage différent et d’apprécier encore davantage.
Finalement, une très belle lecture, que je ne conseillerais pas à tout le monde, toutefois. Pas d’action ici mais plutôt une tension psychologique, beaucoup de philosophie et de joutes verbales. Je ne suis pas certaine que ça convienne aux jeunes ados. Mais comme moi, je suis un « vieux bébé », j’en sors convaincue.
Merci à Véronique et aux éditions Gallimard jeunesse pour cette lecture!
Défi Crazy SF : 1/3
C'est quelle sorte de SF, dites?