Fièvre mutante - Preston & Child
Présentation de l'éditeur
"Le lieutenant Vincent d'Agosta apprend avec stupeur que son ami Aloysius Pendergast, le célèbre agent du FBI, a autrefois été marié. Et qu'Hélène, son épouse, a été dévorée par un énorme lion à la crinière rouge lors d'un safari en Zambie.
Douze ans après le décès d'Hélène, Pendergast a désormais la certitude qu'il ne s'agissait pas d'un accident de chasse, comme il l'avait toujours cru, mais d'un meurtre... Qui pouvait lui en vouloir? Et pourquoi a-t-elle été tuée?
Pendergast va dès lors mener l'enquête la plus douloureuse de sa carrière. Pour découvrir que sa famme lui avait caché des pans entiers de sa vie. Se pourrait-il qu'elle se soit servie de lui pour assouvir une vengeance?"
Commentaire
Des fois, mon inculture me fait un peu peur. Vraiment. J'ai reçu ce roman juste avant de partir en vacances, fin mai. Sauf que ce n'est qu'après quelques pages que, ayant vraiment l'impression de débarquer en plein milieu d'un party, j'ai réalisé que c'était le tome je ne sais trop quoi d'une série mettant en vedette l'inspecteur Aloysius Pendergast... et le premier tome d'une trilogie. Ce n'était donc pas gagné pour la fille psychorigide du genre je-commence-toujours-par-le-premier-tome-d'une-série-même-si-les-romans-n'ont-que-peu-de-lien-entre-eux.
Début cahotique, donc. En effet, mes post-its (je me fais à moi-même des commentaires de haute voltige sur des post-its, à l'occasion... aux limites de la transcendance) disaient dans les premiers chapitres : "trop d'adjectifs, trop d'adjectifs, trop d'adjectifs". Puis "trop de spécificateurs!" Souligné trois fois. Puis bon, après un moment j'ai dû m'habituer aux "sable blanc soyeux comme du sucre en poudre", aux "tintements cristallins" et aux descriptions des fusils et de leurs balles. Je sais, ça a l'air de rien comme ça... mais il y a définitivement beaucoup d'ajectifs, pour tout, tout, tout. J'étais limite étourdie. Et c'était sans compter les dialogues ampoulés et improbables entre Pendergast et Hélène, qui se vouvoient et qui parlent comme des livres.
À dire vrai, j'ai mis plus de trois cents pages à me mettre vraiment dans le roman, qui se déroule douze ans après qu'un lion ait dévoré Hélène, l'épouse de Pendergast. Pendergast, qui est agent du FBI, Sudiste, très érudit et ma foi un peu beaucoup étrange, recrute son ami D'Agosta pour l'aider avec cette enquête hors-norme, très personnelle... et aux limites de la légalité. On se retrouve soudain dans une histoire sans queue ni tête de perroquets et de fuites à la dernière minute, assaisonnée de dessins et d'un cadre perdu signé Audubon, le célèbre peintre animalier. J'ai eu peur. Vraiment.
Puis je me suis laissée prendre au jeu, en grande partie à cause du personnage d'Aloysius Pendergast. Intelligent, terriblement manipulateur, il semble sortir d'une autre époque, il devine tout et a toujours des intuitions incroyables. J'ai donc aimé le suivre dans son aventure visant à se venger des meurtriers de sa femme. Sa façon de parler, qui m'avait terriblement énervée au départ, m'a finalement conquise. Et je suis très curieuse au sujet du personnage de Constance qui a déjà - paraît-il - fait des apparitions dans les tomes précédents.
Quant à l'intrigue, je dirais qu'elle se tient, sans plus. Je n'ai pas été passionnée, ni tenue en haleine,mais ça se lit tout seul (un avant-midi, en fait) et c'est clairement l'amorce de quelque chose de plus. J'imagine que l'histoire a encore d'autres ramifications et comme certaines choses sont laissées en suspens, je lirai la suite, même si je ne suis pas totalement convaincue par ce tome. L'atmosphère "vieux sud" et quelques personnages intéressants vont m'y pousser.
Je ne m'habituerai jamais à ne pas commencer les séries par le début. J'ai cru voir qu'il avait été apprécié de plusieurs lecteurs mais mon manque de références m'a empêchée de savourer les réapparitions et les allusions aux autres tomes qui sont certainement présentes car, à fouiner partout, j'ai cru comprendre que les héros évoluaient au sein d'un univers assez riche... que je n'ai fait qu'entrevoir.