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Défi à Sherlock Holmes - Béatrice Nicodème

9 Juin 2013 , Rédigé par Karine :) Publié dans #Littérature Europe (français)

defi-a-sherlock.jpgPrécisons-le tout de suite, je ne suis pas une Holmésienne.  C'est à dire que j'ai lu le Canon, mais il y a longtemps, tout d'un bout.  Longtemps, ça veut dire que j'avais 14-15 ans.   Du coup, pour moi, un bon pastiche, ça peut le faire.  Limite qu'on peut m'en passer pas mal, en fait. 

 

Pourtant, avec ce livre jeunesse, ça avait plutôt bien commencé.  Je me disais que c'était adapté pour les jeunes, que les références aux aventures du grand détective étaient explicites et situeraient cette histoire précise dans le canon.  

 

Au fameux "Élémentaire", j'ai froncé les sourcils.  Et puis j'ai bien dû me rendre à l'évidence, je ne reconnaissais pas vraiment mon Sherlock.   Il me manquait ce côté trop cartésien, un peu à côté des conventions sociales, ce côté étrange et surtout, les relations qu'il tissait ne m'apparaissaient pas très "Sherlockiennes".   Entre autres, j'ai rarement vu Holmes se comporter avec les femmes comme il le fait avec l'un des personnages de ce roman.  Ou alors ma mémoire me fait défaut.  Mais je reviendrai sur ces élucubrations un peu plus loin dans le billet. 

 

Bref, j'étais perplexe.  Quand j'ai vu apparaître Dorian Gray, Oscar Wilde et Moriarty sur une même liste d'invités (mais que fait Gray dans cette liste?), j'ai froncé les sourcils.  Et quand j'ai lu la fin, je me suis exclamée (après avoir évité de justesse à mon livre un potentiel plongeon dans le bain) un très classe "What. The. Fuck". 

 

Oui, je sais, mon vocabulaire a déjà été plus étincelant. 

 

Mais cette finale, qui rend l'histoire très difficile à intégrer dans le canon et qui modifie toute une facette de la personnalité et des motivations du détective.  Traité autrement, ça aurait pu être intéressant mais de cette manière, il est impensable de croire que ça puisse s'être passé ainsi et qu'il n'y ait aucune allusion nulle part. Et  je n'ai aucunement adhéré à la relation qu'il crée avec la jeune Française.  Je n'ai vraiment pas reconnu "mon" Sherlock, pour qui Irene Adler a toujours été "the" woman.  Et encore, pour Adler, même si j'aurais aimé croire que cet esprit cartésien ait pu se faire surprendre par  - oh, surprise - un sentiment qu'il ne comprend pas, je n'adhère moi-même que plus ou moins à cette possibilité.   Bref, sais rien spoiler, je n'ai pas apprécié cette partie de l'histoire.

 

Quant à l'enquête, ça va jusqu'à la finale, même si on voit venir.   Des meurtres mystérieux, un Cancrelat qui lance un défi à Sherlock, qui le nargue, c'est intéressant comme concept.  Quelques déguisements, quelques moments où Sherlock garde joyeusement Watson dans le doute (notons que ce dernier est assez bien croqué, je trouve), quelques déductions (je ne me lasse pas des déductions de Sherlock donc j'en aurais pris plus)... mais une légère imcompréhension à savoir pourquoi le grand détective n'a pas compris certaines choses plus tôt.    Notons quand même que j'ai aimé les deux types de raisonnements menant à la même conclusion mais passant par des voies différentes, selon la culture générale et la méthode.   Cette partie-là était intéressante. 

 

Bref, je ne suis pas convaincue.  Je n'ai rien à redire à l'écriture, c'est adapté au public que ça vise, ça coule très bien et ça passe.  Il y avait des bonnes idées, un départ intéressant mais selon moi, le problème réside dans la façon de représenter Sherlock.  C'est qu'il n'est pas facile à s'approprier, ce détective!  Quant à la finale, elle m'apparaît bien peu crédible.

 

Et vu que ça se passe à Londres... ça compte pour le mois anglais.

Et ça m'a donné envie de relire un peu de mon vrai Sherlock... un billet bientôt!

 

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