La plage - Marie Hermanson
Présentation de l'éditeur
"Tangevik, une petite ville balnéaire sur la côte suédoise. Ulrika y passait ses étés avec se meilleure amie, Anne-Marie, jusqu'à ce soir de la Saint-Jean où tout bascula. La soeur adoptive d'Anne-Marie, petite fille sauvage et étrangement silencieuse, disparut subitement de la plage. Cette disparition mit en lumière les secrets et les failles des membres de la famille d'Anne-Marie. Vingt-quatre ans après ces faits, Ulrika se promène sur la même plage avec ses enfants, qui y déterrent une tête de squelette. Cette macabre découverte lui permet de dérouler l'écheveau de la dispariton de la petite."
Commentaire
Lorsque Laetitia, des Éditions du Rochers, m'a proposé ce livre, j'ai tout de suite accepté parce que premièrement, il me tardait de lire un ouvrage du Serpent à Plumes et deuxièmement parce j'ai lu le mot "nostalgie" dans la présentation. Je me doutais que ça me plairait et je ne me suis pas trompée. J'ai passé un excellent moment de lecture dans cette bulle un peu nostalgique, un peu rêveuse, où on sent le bord de la mer et la force des souvenirs d'enfance, qu'ils soient bons ou mauvais.
Deux types de narration sont alternés dans ce roman. Une narration à la 3e personne, où nous voyons Kristina, une jeune fille instable, qui se sent loin des gens et proche de la nature et une autre, racontée par Ulrika, maintenant 39 ans, ethnologue spécialisée dans les mythes d'enlèvement dans les montagnes, qui revient à l'endroit magique de son enfance et de son adolescence, la maison sur le bord de la mer où elle cotoyait la famille Gattmann qui la fascine et qui se souvient. Elle se souvient des bons moments mais surtout de cet été-là, l'été de 1972 où Maja, la petite soeur adoptive d'Anne-Marie, sa meilleure amie qu'elle idolâtre, disparaît. Cet été où elle s'est sentie comme faisant partie de quelque chose, pas seulement extérieure.
J'ai beaucoup aimé ce roman pour des raisons qui me sont toutes personnelles. D'abord, je plonge à chaque fois tête première dans ces histoires où une bulle hors du temps marquent à jamais la vie des personnages. J'adhère toujours à cette nostalgie de ce qui aurait pu être, à ce sentiment de vide suivant parfois un événement intense. Et c'est ce que j'ai ressenti dans le roman. Ulrika a laissé une partie d'elle-même cet été-là, même si elle croyait être passée à autre chose. Elle a pour métier d'étudier les mythes de disparitions, inconsciemment pour trouver cette réponse-là. Chacun a tenté de fuir à sa manière, certains avec plus de succès que d'autres.
Même si on sait assez rapidement où l'histoire s'en va, ça ne m'a nullement empêchée d'apprécier ma lecture. J'ai aimé les mots, la façon de raconter, précisément parfois mais aussi à travers le voile du souvenir. Je me suis vraiment sentie au bord de cette plage, dans cette maison, avec cette famille qui impressionnait tant Ulrika, jeune fille se sentant tellement commune à côté de ces êtres plus flamboyants. Certes, il y a trop de personnages pour qu'ils soient tous bien développés et, de toute façon, ils sont vu à travers un regard subjectif. Il y a aussi certaines réactions qui sonnent "déjà lu" et j'avoue avoir eu un peu peur à la page 291 exactement mais non pour finir... ça passe et cette recherche d'une réponse, n'importe quelle réponse, n'a pu que me toucher. Malgré l'histoire qui est racontée, l'histoire d'un bonheur qui se fragmente suite à un événement tragique, il m'en reste une impression de douceur, une impression que les personnages réussiront à détourner leur regard vers l'avant et vers aujourd'hui. Peut-être.
Bref, un très bon moment de lecture et je crois qu'après plusieurs commentaires lus sur les livres du Serpent à Plumes, je rechercherai à nouveau cette étiquette! Et non, je ne dis pas ça pour être "teteuse" comme on dit par ici!! Merci encore aux Éditions du Rocher pour la lecture en avant-première de ce livre qui paraît aujourd'hui!
Plaisir de lecture: 8,5/10
"Tangevik, une petite ville balnéaire sur la côte suédoise. Ulrika y passait ses étés avec se meilleure amie, Anne-Marie, jusqu'à ce soir de la Saint-Jean où tout bascula. La soeur adoptive d'Anne-Marie, petite fille sauvage et étrangement silencieuse, disparut subitement de la plage. Cette disparition mit en lumière les secrets et les failles des membres de la famille d'Anne-Marie. Vingt-quatre ans après ces faits, Ulrika se promène sur la même plage avec ses enfants, qui y déterrent une tête de squelette. Cette macabre découverte lui permet de dérouler l'écheveau de la dispariton de la petite."
Commentaire
Lorsque Laetitia, des Éditions du Rochers, m'a proposé ce livre, j'ai tout de suite accepté parce que premièrement, il me tardait de lire un ouvrage du Serpent à Plumes et deuxièmement parce j'ai lu le mot "nostalgie" dans la présentation. Je me doutais que ça me plairait et je ne me suis pas trompée. J'ai passé un excellent moment de lecture dans cette bulle un peu nostalgique, un peu rêveuse, où on sent le bord de la mer et la force des souvenirs d'enfance, qu'ils soient bons ou mauvais.
Deux types de narration sont alternés dans ce roman. Une narration à la 3e personne, où nous voyons Kristina, une jeune fille instable, qui se sent loin des gens et proche de la nature et une autre, racontée par Ulrika, maintenant 39 ans, ethnologue spécialisée dans les mythes d'enlèvement dans les montagnes, qui revient à l'endroit magique de son enfance et de son adolescence, la maison sur le bord de la mer où elle cotoyait la famille Gattmann qui la fascine et qui se souvient. Elle se souvient des bons moments mais surtout de cet été-là, l'été de 1972 où Maja, la petite soeur adoptive d'Anne-Marie, sa meilleure amie qu'elle idolâtre, disparaît. Cet été où elle s'est sentie comme faisant partie de quelque chose, pas seulement extérieure.
J'ai beaucoup aimé ce roman pour des raisons qui me sont toutes personnelles. D'abord, je plonge à chaque fois tête première dans ces histoires où une bulle hors du temps marquent à jamais la vie des personnages. J'adhère toujours à cette nostalgie de ce qui aurait pu être, à ce sentiment de vide suivant parfois un événement intense. Et c'est ce que j'ai ressenti dans le roman. Ulrika a laissé une partie d'elle-même cet été-là, même si elle croyait être passée à autre chose. Elle a pour métier d'étudier les mythes de disparitions, inconsciemment pour trouver cette réponse-là. Chacun a tenté de fuir à sa manière, certains avec plus de succès que d'autres.
Même si on sait assez rapidement où l'histoire s'en va, ça ne m'a nullement empêchée d'apprécier ma lecture. J'ai aimé les mots, la façon de raconter, précisément parfois mais aussi à travers le voile du souvenir. Je me suis vraiment sentie au bord de cette plage, dans cette maison, avec cette famille qui impressionnait tant Ulrika, jeune fille se sentant tellement commune à côté de ces êtres plus flamboyants. Certes, il y a trop de personnages pour qu'ils soient tous bien développés et, de toute façon, ils sont vu à travers un regard subjectif. Il y a aussi certaines réactions qui sonnent "déjà lu" et j'avoue avoir eu un peu peur à la page 291 exactement mais non pour finir... ça passe et cette recherche d'une réponse, n'importe quelle réponse, n'a pu que me toucher. Malgré l'histoire qui est racontée, l'histoire d'un bonheur qui se fragmente suite à un événement tragique, il m'en reste une impression de douceur, une impression que les personnages réussiront à détourner leur regard vers l'avant et vers aujourd'hui. Peut-être.
Bref, un très bon moment de lecture et je crois qu'après plusieurs commentaires lus sur les livres du Serpent à Plumes, je rechercherai à nouveau cette étiquette! Et non, je ne dis pas ça pour être "teteuse" comme on dit par ici!! Merci encore aux Éditions du Rocher pour la lecture en avant-première de ce livre qui paraît aujourd'hui!
Plaisir de lecture: 8,5/10