Wives and Daughters (Femmes et filles) - Elizabeth Gaskell
Présentation de l'éditeur (en partie)
"Situé dans la petite ville anglaise de Hollingford en 1830, Wives and Daughters raconte l'histoire de Molly Gibson, la fille de 17 ans d'un médecin de campagne, veuf de son état. Quand son père se remarrie, elle forme une amitié très proche avec sa nouvelle demi-soeur - la superbe Cynthia - jusqu'à ce qu'elles deviennent rivales pour l'affection des fils du Squire Hamley, Osborne et Roger. Quand des maladies soudaines révèlent quelques secrets, tout en entourant d'autres éléments de mystère, Molly découvre que son petit monde ne va pas bien et que c'est à elle - à qui tout le monde fait confiance mais que personne n'écoute - que revient la charge d'arranger tout ça."
Commentaire
Je dois faire un aveu pour commencer. Comme Isil (qui m'a offert ce livre dans le cadre du Victorian Christmas Swap) m'avait menacée de m'envoyer les oeuvres complètes de Gaskell si je n'aimais pas celui-ci, j'ai failli (oui, juste failli quand même... je ne suis pas si malhonnête que ça!) penser à faire une critique assassine, au cas où elle aurait été sérieuse!!! Parce que ce livre est un gros coup de coeur et que j'ai vraiment adoré chaque minute de sa lecture. J'étais à vrai dire bien déçue de voir arriver la fin; j'ai fait traîner les derniers chapitres en longueur!! C'est tout dire!
Une autre petite précision... je ne retrouve pas vraiment le roman que j'ai lu avec délices dans la présentation de l'éditeur. Oui, on y raconte l'histoire de Molly Gibson, qui doit composer avec une nouvelle belle-mère et une nouvelle demi-soeur mais nous ne sommes pas dans Cendrillon, ici!! Personne ne lui fait laver les toilettes avec une brosse à dents et les filles ne s'arrachent pas les cheveux pour les beaux yeux de Roger et Osbourne Hamley!! Ceux qui souhaitent lire des scènes de type "catfight", vous n'êtes pas dans le bon roman! On nous raconte plutôt l'histoire d'une jeune fille de province, normale, qui aime énormément ses proches et qui possède une grandeur d'âme étonnante pour une jeune fille de cet âge. Pourtant, jamais Molly Gibson ne m'a paru désagréable et moralisatrice, ce qui est souvent le cas avec ce type de personnage. Au contraire, on apprend à la connaître depuis l'enfance et je l'ai appréciée comme s'il s'était agi d'une amie, douce et fidèle. J'ai aussi apprécié les autres personnages du roman, qui ne sont pas tout d'une pièce. Nous sommes dans les zones de gris ici et même les personnages un peu plus caricaturaux, comme Mrs. Gibson, ne le sont pas totalement. Le portrait de Cynthia, la demi-soeur si belle, qui ne peut s'empêcher de séduire et qui n'a pas la profondeur de sentiments de Molly, m'a paru particulièrement réussi et n'est pas antipathique pour autant, loin de là. En fait, personne n'est ni tout blanc, ni tout noir. Même les Ladies, même les moins gentils.
Nous assistons donc à quelques années de la vie de la famille Gibson. Si la première moitié du moment a un rythme lent (avec, je l'admets, quelques répétitions, en particulier concernant la famille Hamley), comme la routine d'une maisonnée de province, le rythme d'accélère ensuite. Bon, on s'entend, on ne parle pas du tout de rythme rapide et de rebondissements à répétition. Les secrets sont levés graduellement, la vie coule tranquillement. Et bien entendu, il y a une histoire d'amour! La situation de Molly m'a vraiment beaucoup touchée; tous ces sentiments gardés pour soi, pour ne blesser personne, pour respecter les convenances et l'amitié, sans juger, sans devenir moralisatrice.
Et savez-vous quoi?? J'ai littéralement vécu dans ce roman pendant près d'une semaine et demie. J'ai déménagé en 1830 et partagé la vie d'une famille anglaise habitant une petite ville. J'ai pris le thé, j'ai fait des visites, j'ai passé des heures à m'asseoir, tout simplement, dans des "drawing rooms" et des "sitting room", j'ai soupiré après des mots qui ne venaient pas et me suis baladée dans la campagne anglaise et dans des rues où se baladaient des dames à jupes longues en train d'observer le comportement des jeunes filles. La plume d'Elizabeth Gaskell m'a transportée à cet endroit où voir une duchesse parée de diamants est un événements, où il ne faut pas se marier hors de sa classe sociale et où l'apparence est si importante. J'ai été transportée ailleurs et cette lecture a été pour moi du vrai bonbon! Bref, j'ai adoré! Littéralement adoré!! Je n'ai pas l'impression que ce billet exprime bien mon ressenti face à cette lecture, toutefois...
Il me faut tout de même mentionner qu'Elizabeth Gaskell est décédée subitement avant d'avoir le temps de terminer l'écriture du roman, même si la trame était connue de ses proches. Les dernières pages expliquent la fin de l'histoire mais le roman est considéré comme incomplet. Dommage, j'aurais aimé lire une certaine scène telle que racontée par l'auteure... *soupir*
Merci encore Isil pour ce livre... jusqu'ici, c'est deux coups de coeur sur deux romans lus!!
9,5/10
"Situé dans la petite ville anglaise de Hollingford en 1830, Wives and Daughters raconte l'histoire de Molly Gibson, la fille de 17 ans d'un médecin de campagne, veuf de son état. Quand son père se remarrie, elle forme une amitié très proche avec sa nouvelle demi-soeur - la superbe Cynthia - jusqu'à ce qu'elles deviennent rivales pour l'affection des fils du Squire Hamley, Osborne et Roger. Quand des maladies soudaines révèlent quelques secrets, tout en entourant d'autres éléments de mystère, Molly découvre que son petit monde ne va pas bien et que c'est à elle - à qui tout le monde fait confiance mais que personne n'écoute - que revient la charge d'arranger tout ça."
Commentaire
Je dois faire un aveu pour commencer. Comme Isil (qui m'a offert ce livre dans le cadre du Victorian Christmas Swap) m'avait menacée de m'envoyer les oeuvres complètes de Gaskell si je n'aimais pas celui-ci, j'ai failli (oui, juste failli quand même... je ne suis pas si malhonnête que ça!) penser à faire une critique assassine, au cas où elle aurait été sérieuse!!! Parce que ce livre est un gros coup de coeur et que j'ai vraiment adoré chaque minute de sa lecture. J'étais à vrai dire bien déçue de voir arriver la fin; j'ai fait traîner les derniers chapitres en longueur!! C'est tout dire!
Une autre petite précision... je ne retrouve pas vraiment le roman que j'ai lu avec délices dans la présentation de l'éditeur. Oui, on y raconte l'histoire de Molly Gibson, qui doit composer avec une nouvelle belle-mère et une nouvelle demi-soeur mais nous ne sommes pas dans Cendrillon, ici!! Personne ne lui fait laver les toilettes avec une brosse à dents et les filles ne s'arrachent pas les cheveux pour les beaux yeux de Roger et Osbourne Hamley!! Ceux qui souhaitent lire des scènes de type "catfight", vous n'êtes pas dans le bon roman! On nous raconte plutôt l'histoire d'une jeune fille de province, normale, qui aime énormément ses proches et qui possède une grandeur d'âme étonnante pour une jeune fille de cet âge. Pourtant, jamais Molly Gibson ne m'a paru désagréable et moralisatrice, ce qui est souvent le cas avec ce type de personnage. Au contraire, on apprend à la connaître depuis l'enfance et je l'ai appréciée comme s'il s'était agi d'une amie, douce et fidèle. J'ai aussi apprécié les autres personnages du roman, qui ne sont pas tout d'une pièce. Nous sommes dans les zones de gris ici et même les personnages un peu plus caricaturaux, comme Mrs. Gibson, ne le sont pas totalement. Le portrait de Cynthia, la demi-soeur si belle, qui ne peut s'empêcher de séduire et qui n'a pas la profondeur de sentiments de Molly, m'a paru particulièrement réussi et n'est pas antipathique pour autant, loin de là. En fait, personne n'est ni tout blanc, ni tout noir. Même les Ladies, même les moins gentils.
Nous assistons donc à quelques années de la vie de la famille Gibson. Si la première moitié du moment a un rythme lent (avec, je l'admets, quelques répétitions, en particulier concernant la famille Hamley), comme la routine d'une maisonnée de province, le rythme d'accélère ensuite. Bon, on s'entend, on ne parle pas du tout de rythme rapide et de rebondissements à répétition. Les secrets sont levés graduellement, la vie coule tranquillement. Et bien entendu, il y a une histoire d'amour! La situation de Molly m'a vraiment beaucoup touchée; tous ces sentiments gardés pour soi, pour ne blesser personne, pour respecter les convenances et l'amitié, sans juger, sans devenir moralisatrice.
Et savez-vous quoi?? J'ai littéralement vécu dans ce roman pendant près d'une semaine et demie. J'ai déménagé en 1830 et partagé la vie d'une famille anglaise habitant une petite ville. J'ai pris le thé, j'ai fait des visites, j'ai passé des heures à m'asseoir, tout simplement, dans des "drawing rooms" et des "sitting room", j'ai soupiré après des mots qui ne venaient pas et me suis baladée dans la campagne anglaise et dans des rues où se baladaient des dames à jupes longues en train d'observer le comportement des jeunes filles. La plume d'Elizabeth Gaskell m'a transportée à cet endroit où voir une duchesse parée de diamants est un événements, où il ne faut pas se marier hors de sa classe sociale et où l'apparence est si importante. J'ai été transportée ailleurs et cette lecture a été pour moi du vrai bonbon! Bref, j'ai adoré! Littéralement adoré!! Je n'ai pas l'impression que ce billet exprime bien mon ressenti face à cette lecture, toutefois...
Il me faut tout de même mentionner qu'Elizabeth Gaskell est décédée subitement avant d'avoir le temps de terminer l'écriture du roman, même si la trame était connue de ses proches. Les dernières pages expliquent la fin de l'histoire mais le roman est considéré comme incomplet. Dommage, j'aurais aimé lire une certaine scène telle que racontée par l'auteure... *soupir*
Merci encore Isil pour ce livre... jusqu'ici, c'est deux coups de coeur sur deux romans lus!!
9,5/10