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La pianiste - Elfriede Jelinek

9 Février 2008 , Rédigé par Karine :) Publié dans #Littérature Europe (autre)

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"Elle ne boit pas, ne fume pas, couche encore à 36 ans dans le lit maternel et aime bien rester chez elle.  Chaque fois que ses horaires de professeur de piano au conservatoire de Vienne le lui permettent, elle se plaît à fréquenter les cinémas pornos, les peep-shows et les fourrés u Prater.  Et quand un de ses étudiants tombe amoureux d'elle, Erika Kohut ne sait lui offrir en échange qu'un scénario éculé, propre à redorer la vielle relation du maître et de l'esclave.  

Cru, féroce et en même temps d'un comique irrésistible, ce livre n'épargne ni l'amour maternel et ses vaines ambitions, ni la vénérable institution qu'est à Vienne la grande musique, ni le sexe et ses névroses".

Commentaire
J'ai fini par le finir.  Je suis allée jusqu'au bout en me disant qu'il y avait peut-être quelque chose à en retirer même si à plusieurs reprises, je me suis dit intérieurement "Ça suffit la torture"!!!  Mais non.  Prix Nobel de littérature ou pas Prix Nobel de littérature, ce livre a été pour moi déplaisant du début à la fin.   Je n'ai vu nulle part de "comique irrésistible"!  Nous ne sommes tout simplement pas sur la même longueur d'ondes lui et moi. 

On y rencontre Erika, professeur de piano et concertiste manquée, qui vit sous l'emprise d'une mère horriblement manipulatrice et contrôlante.  Erika est froide, elle s'auto-mutile, court les peep-show et espionne les gens qui s'envoient en l'air dans un parc.   Pour tenter de ressentir quelque chose, elle qui ne sent rien et qui ne sait pas non plus ce qu'elle veut sentir.  

Le premier mot qui me vient à l'esprit pour décrire mon impression est froideur.  Froideur et détachement. On y raconte des névroses, des scènes fortes mais je n'ai été que spectatrice et n'ai eu de sympathie pour aucun des personnages.  La mère, qui considère sa fille comme son objet, sa propriété, sa gloire,  m'exaspérait à un point fou; presque à chaque fois qu'on en parlait, j'étais tentée de refermer le livre... et on en parle souvent.  Erika ne me rejoingnait pas du tout (il n'y a que vers la fin où je l'ai trouvée moins désagréable derrière toutes ses défenses) et Klemmer et son pédantisme klemmerien m'agaçaient prodigieusement. J'ai eu l'impression que l'auteur détestait ses personnages.  Sachant que ce roman serait hautement autobiographique, c'est inquiétant.  Le seul passage qui m'a un peu touchée est la toute fin, quand la vie continue pour certains quand d'autres sont démolis.

La musique, ici, devient presque un terme insultant.  Une punition, un snobisme.  Je n'ai pas aimé.  

Et non le moindre, Erika, 36 ans, y est décrite comme vieille (dit au moins 100 fois), ridée, flasque, en décomposition, en train de pourrir... etc.  Sachant que dans 4 ans et quelques semaines j'aurai cet âge... ça m'a fait royalement grincer des dents!  Je sais, je sais... probablement un signe de non-acceptation de mon propre vieillissement...  mais dans 4 ans, je ne serai pas vieille, ni en train de pourrir, ni totalement fini, bon-e!!!

Je suis consciente que le livre est bourré de métaphores, de symboles, que l'emprise de la mère (toujours nommée ainsi dans les passages la concernant... la mère, la fille... comme si elles n'étaient que ça) déteint partout, dans toutes les sphères, toutes les relations d'Erika.   L'écriture est riche, pleine d'images fortes et, surtout au début, bourrée de retours en arrière (là où on désigne Érika par ELLE, en majuscules, comme l'explique Emeraude)... mais ce n'est pas pour moi.   Ce n'est pas le genre de livre que j'ai le goût de lire.   Mais il est souvent désigné comme chef d'oeuvre... peut-être plaira-t-il davantage à d'autres!

2/10

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