Gabrielle (Le goût du bonheur - tome 1) - Marie Laberge
Résumé
« Québec, 1930. Gabrielle est mariée avec Edward depuis bientôt 10 ans. Entre la maison de l’île d’Orléans et celle de la Grande-Allée, elle mène une vie bien remplie, entourée de ses 5 enfants.
De toute évidence, il s’agit d’un mariage heureux. Mais cette chose qui devrait être si simple fait pourtant froncer bien des sourcils dans l’entourage de Gabrielle. Décidément, le bonheur est suspect en cette époque où notre sainte mère l’Église nous dit que nous ne sommes pas sur terre pour être heureux mais pour accomplir notre devoir.
L’élégante Gabrielle a bien du mal à se soumettre au code strict de la société bien sage et bien pensante. Et si c’était possible de changer le monde autrement que par la prière?
Dans ce premier volet de la grande trilogie romanesque intitulée « Le Goût du bonheur », Marie Laberge brosse une vaste fresque du Québec de l’avant-guerre. Fidèle à sa manière, elle nous fait partager le destin de personnages si vrais qu’ils semblent bondir de la page. Grâce à une écriture qu’on dirait faite pour traduire les mouvements du cœur les plus subtils ou les plus inavouables, elle éclaire de l’intérieur une époque où, sous la gangue des conventions sociales et de la religion, les passions ne brûlaient pas avec moins de force qu’aujourd’hui. »
Commentaire
J’ai lu ce livre il y a quelques années déjà… le billet que j’écris relève donc à la fois de notes de lectures datant de 2001 et de ma mémoire. J’ai toujours beaucoup apprécié Marie Laberge, que j’ai connue par ses pièces de théâtre au départ, et que j’ai suivie dans son œuvre romanesque jusqu’à la parution de cette trilogie, que j’ai par ailleurs beaucoup appréciée.
Toute québécoise que je sois, je n’apprécie pas toujours les longues sagas se passant au Québec… parfois, j’ai l’impression de ne lire qu’une successions de malheurs et de privations… et ça ne me plaît pas. Toutefois, la trilogie « Le Goût du bonheur » (Tome 2 – Adelaïde, Tome 3 – Florent ) a fait exception car si les valeurs et le contexte de l’époque sont présents, ils ne sont généralement pas trop lourds et on ressent cette quête du bonheur « malgré tout », qui est omniprésente dans le roman.
Dans Gabrielle, nous nous retrouvons au début des années trente et le roman s’achève avec la conscription, pendant la deuxième guerre mondiale. Le bonheur de Gabrielle n’est pas bien vu par l’Église, qui était alors maîtresse de toutes les chambres à coucher québécoises… ou presque! Si cette influence de l’église est un peu lourde au début du roman, elle devient ensuite toile de fond. J’ai aimé la bataille quotidienne pour le bonheur, la relation de Nic et Gabrielle, ainsi que le personnage de Nic en général (je crois qu’il me faut un fantasme dans chaque livre!!!). J’aime beaucoup la relation de Florent et de la bouillante Adelaïde, que je suis heureuse de retrouver dans le second tome de la trilogie. J’adoooore la dernière phrase!!!
Mon petit bémol : Gabrielle est trop parfaite… tellement que ça m’a un peu énervée… j’avais hâte qu’elle fasse quelque chose de « pas parfait » une fois pour toutes!
Mais malgré tout, Marie Laberge a une plume que j’aime bien et les décors évoqués (la Grande Allée, à Québec et l’Île d’Orléans) sont pour moi source de beaux souvenirs. À chaque fois que je vais cueillir des pommes à l’Île , j’ai une petite pensée pour ces personnages, que je m’amuse à imaginer dans ces décors, qui devaient être bien différents à cette époque!
8/10